L’alcool coulera à flot ce soir au Maroc, le sang également malheureusement. La célébration des fêtes de fin d’année s’accompagne par une surconsommation de divers alcools. Tabou hypocrite oblige, on parlera de tout pour célébrer le réveillon sauf à aider à sauver des vies en prenant quelques précautions.
Les célébrations des fêtes de fin d’année sont un moment de liesse et de joie. Chacun célébrera ou pas, à sa manière, la fin d’une année et le début d’une autre. Beaucoup de Marocains, notamment de jeunes, sortiront ce soir célébrer le passage de 2018 à 2019. Mais l’un des dangers qui les guette est bien une soirée trop arrosée et une prise de volant sous l’effet de l’alcool voire même de stupéfiants.
Sous d’autres cieux, des campagnes de sensibilisation aux effets néfastes de l’alcool se multiplient surtout à l’approche du Réveillon. Des conseils sont d’ailleurs répétés en boucle pour éviter que le sang coule sur l’asphalte et que des vies soient brisées. Comme notamment désigner à l’avance dans un groupe, une personne qui ne boira pas ou modérément et qui prendra le volant à la fin des festivités. Ou encore, des réservations dans les mêmes établissements hôteliers dans lesquels on passe la soirée de fin d’année. Parmi les solutions envisagées est de rentrer par taxi. Il y a encore mieux, fêter le passage de l’année chez soi, comme ça en cas de consommation importante d’alcool, les gens n’ont même pas besoin de franchir le seuil de leur maison. Le pire qui puisse leur arriver est de gerber sur un canapé !
Au Maroc, la question est taboue. La loi interdit même de servir ou de vendre de l’alcool à des musulmans. Pourtant, ce soir à la corniche casablancaise par exemple, vous ne croiserez pas que des têtes blondes aux comptoirs ! Résultat des courses : aucune sensibilisation des effets néfastes de l’alcool au volant encore moins de la conduite à tenir durant ces périodes de fête comme le Réveillon. Le pire, ce sont les victimes collatérales, ces conducteurs qui ont la malchance de croiser le chemin d’une personne ivre au volant !
L’approche répressive à elle seule ne suffit pas, l’objectif étant non pas seulement de dissuader mais diminuer les accidents et incidents liés à la surconsommation d’alcool et aider à sauver des vies. Toujours est-il qu’il faut rappeler qu’au Maroc les sanctions d’alcoolémie au volant sont lourdes sur le plan légal. En effet, « est punie d’un emprisonnement de six mois à un an « toute personne qui, même en l’absence de tout signe d’ivresse manifeste, conduit un véhicule, alors qu’elle se trouve en état d’ivresse ou sous l’influence de l’alcool caractérisé par la présence dans l’air expiré ou dans le sang d’un taux d’alcool fixé par l’administration ou sous l’influence de substances stupéfiantes ou sous l’effet de certaines substances médicamenteuses contre-indiquées pour la conduite d’un véhicule ». En plus d’une amende de 5.000 à 10.000 DH et de la suspension du permis de conduire de six mois à un an.
Ce soir donc, pour rester dans les festivités et ne pas entamer l’année 2019 par un drame routier, organisez-vous pour rentrer sains et saufs chez vous. Bonne fête !