Un important sit-in se tiendra le 19 février devant la Wilaya et la Commune de Marrakech en guise de protestation contre le cahier des charges jugé lourd et non conforme aux attentes des professionnels.
Après Casablanca, c’est autour de la commune urbaine de la ville de Marrakech d’adopter un cahier de charge sur la concession des services ambulances et pompes funèbres musulmanes et non musulmanes. Une décision qui a provoqué un tollé, puisque le cahier de charge est jugé lourd et non conforme aux attentes des professionnels, des citoyens et contraire à l’évolution du secteur.
« Le cahier de charge qui se prépare est un fossoyeur du métier des services ambulances et pompes funèbres car il n’encourage pas l’investissement et impose des moyens financiers considérables en plus d’être contraire à la loi de la concurrence. Le service Pompes funèbres pour les non musulmanes met en Otage les familles en deuils face à un monopole qui piège les services consulaires ne leur laissant pas le choix du prestataire. On demande à la commune d’ouvrir le marché à la concurrence » déclare Abdelhamid El Mouadden, président de l’Association nationale des services d’ambulances et d’assistance du Maroc (ANSAM).
En guise de protestation et pour faire entendre leurs doléances plusieurs Syndicats, associations et fédérations des trois secteurs prendront par le 19 février 2020 à un Sit-in devant la Wilaya et la commune, qui regroupera plus de 600 ambulanciers, infirmiers et secouristes des différents préfectures et de 150 ambulances seront mobilisées à cet effet.
Comme pour la Commune de Casablanca qui a fini par prendre en considération les doléances des professionnels, la Commune de Marrakech est appelée reconsidérer son cahier des charges en supprimant la concession de cinq ans, toute forme de monopole, en acceptant le démarrage d’activité avec un minimum d’un seul véhicule par secteur, en acceptant la libre de circulation aux véhicules plus de cinq ans tout en leur imposant un double contrôle technique et sanitaire, en accordant des formations aux ambulanciers. Et enfin, en procédant à la révision de la redevance communale.
Pour souligner l’importance du privé dans ce secteur, le président de l’ANSAM explique que le secteur privé au Maroc traite plus de 15.000 dossiers par an, et sur la ville de Marrakech plus de 2.500 interventions à l’internationale sont assurées exclusivement par le secteur privé.
Aussi, la ville de Marrakech compte-t-elle actuellement 17 entreprises d’ambulances dont 5 seulement sont autorisées, alors que les autres protestent contre la forme de gestion communale.
Rabat, Casablanca et Marrakech
Notons que la Direction générale des collectivités locales de Rabat travaille d’arrache-pied sur le dossier en question depuis l’audience qui a eu lieu le 4 février 2019 entre le Président de l’ANSAM et le Wali et directeur général des collectivités locales, Khalid Safir qui a donné ses instructions pour la réorganisation des secteurs et un accompagnement aux professionnels.
Avant Marrakech, une manifestation a eu lieu le 15 février à Casablanca devant la wilaya, suite à laquelle, la commune de Casablanca a pris l’engagement d’une rencontre avec les différentes associations et syndicats pour la réalisation d’un nouveau cahier des charges unique en son genre et qui répond parfaitement aux attentes des citoyens et des professionnels. Pour l’ANSAM, c’est une initiative historique qui mettre fin à l’anarchie et permettre une organisation aux normes.
« Cette nouvelle donne plus de visibilité aux opérateurs et encourage l’investissement à long terme, en participant au plan de SAMU public. En plus de donner une nouvelle image du secteur, cela contribue à mieux répondre aux attentes des citoyens, du secteur touristique, et particulièrement au message de SM le Roi Mohammed VI sur la coordination des secours entre le secteur privé et public, lors du congrès des urgences qui a eu lieu en juillet 2014. Notre objectif est d’apporter une meilleure assistance et secours sur les lieux de l’accident et pendant le transfert », conclut le président de l’ANSAM.
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