Les indicateurs hebdomadaires de BAM relève une baisse de l’encours des avoirs officiels de réserve de 0,1 % d’une semaine à l’autre et une hausse de 16,4% en glissement annuel.
Entre le 10 et le 16 décembre 2020, le dirham s’est apprécié de 0,30% par rapport à l’euro et de 0,86% vis-à-vis du dollar américain. Au cours de cette période, aucune opération d’adjudication n’a été réalisée sur le marché des changes, relèvent les indicateurs hebdomadaires de Bank Al-Maghrib (BAM).
Au 11 décembre 2020, l’encours des avoirs officiels de réserve s’est établi à 291,1 Mds de DH, en baisse de 0,1%, d’une semaine à l’autre, et en hausse de 16,4% en glissement annuel.
Sur le marché monétaire, au cours de la semaine allant du 10 au 16 décembre 2020, Bank Al-Maghrib a injecté un montant de 39,6 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours sur appel d’offres.
Tenant compte des injections de 23,9 milliards sous forme d’opérations de pension livrée, de 33,6 milliards dans le cadre des programmes de soutien au financement de la TPME et de 7,4 milliards de dirhams au titre des opérations de swap de change, l’encours global des interventions de Bank Al-Maghrib ressort à 104,4 milliards de dirhams.
Sur le marché interbancaire, le volume quotidien moyen des échanges s’est établi à 5,5 milliards et le taux interbancaire s’est situé au cours de cette période à 1,5% en moyenne. Lors de l’appel d’offres du 16 décembre (date de valeur le 17 décembre), Bank Al-Maghrib a injecté un montant de 38,5 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours.
Aussi, lors de l’adjudication du 16 décembre 2020, le Trésor a-t-il retenu 200 millions de dirhams sur un montant proposé de 4,4 milliards. Les souscriptions ont porté à hauteur de 100 millions sur les maturités de 52 semaines au taux de 1,70% et de même montant sur celles de 2 ans au taux de 1,88%.
Tenant compte de remboursements d’un montant de 500 millions, durant la période du 17 au 23 décembre, l’encours des bons du Trésor devrait s’établir au 23 décembre 2020 à 613,8 milliards, en hausse de 8,9% par rapport à fin 2019.
Par ailleurs, en octobre 2020, les taux de rémunération des dépôts à terme ont marqué des baisses de 21 points de base à 2,31% pour ceux à 6 mois et de 18 points à 2,48% pour ceux à un an. En ce qui concerne le taux minimum de la rémunération des comptes sur carnet, il a été fixé pour le deuxième semestre de l’année 2020 à 1,74%, en baisse de 6 points de base par rapport au premier semestre de 2020.
S’agissant des taux débiteurs, les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au troisième trimestre 2020 indiquent la poursuite de la baisse des taux. Ainsi, le taux moyen global est revenu à 4,30% en recul de 28 points de base par rapport au trimestre précédent.
Par secteur institutionnel, les taux assortissant les prêts aux entreprises ont connu un recul de 33 points, recouvrant des diminutions de 74 points pour les crédits aux TPME et de 26 points pour ceux aux grandes entreprises. De même les taux appliqués aux particuliers ont accusé un repli de 38 points, avec des baisses de 32 points pour les prêts à l’habitat et de 62 points pour les crédits à la consommation.
Concernant les indicateurs boursiers, au cours de la semaine allant du 10 au 16 décembre, le MASI s’est apprécié de 3%, ramenant sa contreperformance depuis le début de l’année à 6,2%.
Cette évolution a concerné la majorité des indices sectoriels notamment ceux des « banques » avec une hausse de 3,8%, l’« agroalimentaire » avec 4,2% et les « bâtiments et matériaux de construction» avec 2,2%. A l’inverse, quatre secteurs ont connu des baisses. Il s’agit en l’occurrence ceux de l’« électricité » avec -0,4%, des « sociétés de portefeuilles et holdings », des « transports » et de la « sylviculture et papier » avec -0,3% chacun.
Pour ce qui est du volume global des échanges, il s’est caractérisé cette semaine par une importante progression à 2,1 milliards contre 423,2 millions une semaine auparavant, en lien notamment avec l’introduction le 14 décembre de la société Aradei pour un montant de 600 millions de dirhams.
Sur le marché central actions, le volume quotidien moyen s’est chiffré à 184,4 millions contre 82,7 millions la semaine précédente.
Au niveau des agrégats de monnaie et de crédit, il y a lieu de noter que l’agrégat M3 a accusé une baisse de 0,2%, en octobre 2020, à 1 442,2 MMDH, reflétant principalement le repli de 0,6% de la monnaie scripturale. En revanche, la circulation fiduciaire s’est accrue de 0,7%, les comptes à terme de 0,4% et les comptes d’épargne de 0,3%.
Cette évolution est attribuable principalement à la baisse des avoirs officiels de réserve de 4,5%, consécutivement au remboursement de l’emprunt obligataire à l’international.
De même, les créances nettes sur l’Administration Centrale et le crédit bancaire ont enregistré des replis respectifs de 1,3% et de 0,9%. Le recul du crédit bancaire recouvre une baisse des concours à l’équipement de 0,2%, des prêts à la consommation de 0,4% et des facilités de trésorerie de 1,1%, ainsi qu’une hausse de 0,4% des crédits immobiliers.
En glissement annuel, la croissance de l’agrégat M3 a décéléré à 7,3% après 7,6% un mois auparavant. Cette évolution recouvre un ralentissement à 9,8% après 10,4% de la progression des dépôts à vue auprès des banques, une accentuation de la baisse des comptes à terme de 11,4% à 12% et une accélération de la croissance de la circulation fiduciaire de 21,2% à 22,6%
Par contrepartie, les avoirs officiels de réserve ont progressé de 22,5% après 27,5% et les créances nettes sur l’Administration Centrale de 18,7% après 23,7%. De même, le crédit bancaire s’est accru de 4,3% après 5,2%, avec une augmentation des prêts au secteur non financier de 4,9% après 5,3%.
Cette dernière évolution traduit la décélération de la progression tant des prêts aux sociétés non financières privées de 7,6% à 6,9% que celle des crédits aux ménages de 2,5% à 2,3%. Pour ce qui est des crédits aux sociétés non financières publiques, leur taux d’accroissement est resté stable à 4% par rapport au mois précédent.
La ventilation par objet économique des crédits alloués au secteur non financier fait ressortir un accroissement de 1,4% après 2% des concours à l’équipement et de 10,8% après 11,1% des facilités de trésorerie. Pour ce qui est des crédits immobiliers, ils ont enregistré une hausse de 1,8% après 1,6%, alors que les prêts à la consommation ont vu leur baisse s’accentuer de 2,1% à 2,9%.
Comptes extérieurs
Les données des échanges extérieurs à fin octobre laissent constater des replis de 16,6% des importations et de 10,1% des exportations par rapport à la même période de 2019. Par conséquent, le déficit commercial s’est allégé de 44,2 milliards à 128,5 milliards de dirhams et le taux de couverture est passé de 57,9% à 62,4%.
Le recul des importations reflète des diminutions pour l’ensemble des groupements de produits, à l’exception des produits alimentaires. En effet, la facture énergétique s’est allégée de 35,3% à 41,1 milliards de dirhams, en lien avec des baisses de 40,1% pour le « gas-oils et fuel-oils » et de 61,4% pour les « huiles de pétrole et lubrifiants ».
Les achats de produits finis de consommation se sont repliés de 21% à 74,4 milliards avec notamment des régressions de 44,3% des importations de « voitures de tourisme » et de 24,9% de celles de « parties et pièces pour voitures de tourisme ».
De même, les acquisitions de biens d’équipement ont accusé un recul de 17,6% à 87,8 milliards, avec en particulier des baisses de 7,5 milliards des importations d’ « avions et autres véhicules aériens ou spatiaux ».
Les achats de demiproduits ont, pour leur part, baissé de 13% à 76 milliards et ceux des produits bruts ont diminué de 14,2% à 16,1 milliards. A l’inverse, les importations de produits alimentaires ont progressé de 17,3% à 47 milliards, sous l’effet notamment de la hausse des approvisionnements en blé de 3,6 milliards à 11,7 milliards et en orge de 1,5 milliard à 2 milliards.
En parallèle, la baisse des exportations a concerné l’ensemble des secteurs. Les ventes du secteur automobile ont diminué de 13,5% à 57,8 milliards de dirhams, traduisant des replis de 17,3% pour le segment de la construction et de 24,2% pour celui du câblage.
Les exportations du secteur du textile et cuir ont régressé de 18,7% à 25,4 milliards, reflétant des reculs de 22% aussi bien pour les vêtements confectionnés que pour les articles de bonneteries et de 13,8% pour les chaussures.
De même, les ventes du secteur agricole et agroalimentaire ont enregistré une quasistagnation à 50,6 milliards, recouvrant une quasi-stagnation des produits de l’industrie alimentaire, une hausse de 1,2% pour ceux agricoles ainsi qu’un repli de 77,1% pour l’industrie de tabac.
Concernant les exportations des phosphates et dérivés, elles ont diminué de 2,2% pour s’établir à 41,5 milliards, en lien essentiellement avec un recul de 23,9% des ventes de l’acide phosphorique.
A l’inverse, les ventes des engrais naturels ont affiché une amélioration de 8,3%, tirée par la hausse des quantités expédiées. Pour leur part, les ventes des secteurs de l’aéronautique et de l’électronique et électricité ont diminué respectivement de 28,6% à 10,2 milliards et de 2,3% à 8,3 milliards.
Pour les autres rubriques du compte courant, les recettes de voyage se sont établies à 26,6 milliards de dirhams, en diminution de 60,3%.
Les transferts des MRE confirment leur résilience face aux effets de la crise sanitaire avec une amélioration de 1,7% à 55,8 milliards de dirhams. S’agissant des principales opérations financières, le flux net d’IDE a connu un repli de 31,2% à 11,7 milliards, résultat des diminutions de 7,9 milliards des recettes et de 2,6 milliards des cessions.
De même, le flux net des investissements directs des marocains à l’étranger a baissé de 56,3% pour s’établir à 3,6 milliards, résultat d’une hausse de 1,4 milliard des recettes et d’un repli de 3,2 milliards des dépenses d’investissement.
Au total, l’encours des avoirs officiels de réserves a atteint 292,7 milliards de dirhams à fin octobre 2020, représentant ainsi l’équivalent de 7 mois et 12 jours d’importations de biens et services.