Le Maroc a beau investir dans ses infrastructures et projets sociaux, mais en l’absence d’une politique intégrée de développement stratégique, le pays n’a pu être an rang des Etats Emergents. Bon nombre de gens pensent qu’il s’agit seulement de la stricte application de la loi, de la promotion des droits de l’homme ou encore de l’édification d’un nouveau système d’intégrité pour la moralisation de la vie publique.
Or, le nouveau modèle de développement doit retrouver sa raison dans une nouvelle logique de développement socio-économique, permettant une forte articulation entre les aspects géopolitique, géoéconomique, sociétal, environnemental et microéconomique. Il s’agit en effet d’orientations stratégiques de nature socio-économique visant, principalement, la croissance économique, la promotion de l’emploi des jeunes, le développement rural, le désenclavement et la lutte contre la pauvreté, l’innovation dans les domaines de l’industrie, l’économie de la connaissance et du savoir.
Le Centre Marocain pour la Gouvernance et le Management (CMGM) s’est penché, dans le cadre de sa proposition formulée à l’Exécutif, sur cinq grands axes majeurs susceptibles d’édifier un nouveau système de développement du royaume, en perspective de hausser les niveaux de productivité des différentes organisations publiques et privées, et par conséquent d’inscrire les entités publiques et privées du Pays dans des chaînes de valeur mondiales à fort potentiel de croissance.
En effet, il s’agit de cinq grandes orientations pour mettre le Maroc sur les rails des Pays émergents, à savoir : l’édification d’un nouveau mode de pilotage multisecteur bâti sur la performance et la reddition des comptes, le soutien de l’innovation citoyenne et le support financier et technique aux différentes initiatives privées et startups marocaines, le déploiement de partenariats publics-privés spécifiques aux projets de développement socio-économiques et à travers des instruments de gestion moderne, la promotion des investissements privés et étrangers, le développement des gisements de productivité dans les domaines de l’industrie et des services et la promotion de la responsabilité sociétale des entreprises marocaines à travers l’appui de l’Etat Providence.
In fine, le Maroc ne pourrait relever ses multiples défis d’ordre social, financier et économique sans l’établissement d’une feuille de route politico-stratégique qui mettra à plats les différents facteurs de développement durable et d’inclusion sociale, favorisant la mise à niveau des filières économiques et la création de la richesse, l’intégration des jeunes dans les métiers mondiaux d’avenir et la lutte contre toutes les formes de précarité et d’exclusion sociale.
Youssef Guerraoui Filali, président du Centre Marocain de la Gouvernance et du Management