A l’occasion d’une importante rencontre, tenue le 18 décembre à Skhirate, qui réunit tout le ghota économique, le ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch a passé en revue des chiffres importants qui attestent des réalisations du secteur de l’agriculture pendant une dizaine d’années et ce conformément aux orientations du Plan Maroc Vert.
En tant qu’indicateur global, la production de matières premières agricoles, indicateur phare du secteur, enregistre une hausse significative de 125 milliards de DH cette année, soit une augmentation de 60% par rapport au début du Plan Maroc Vert (PMV). Cette hausse est rythmée avec un taux de croissance de 5,25% et devrait atteindre au moins 128 milliards de DH en 2019.
L’investissement au cœur du PMV
En ce qui concerne l’investissement qui, faut-il rappeler, a été placé au cœur du PMV, il a bénéficié de mécanismes d’incitation innovants et diversifiés. En effet, avec une approche de partenariat public-privé, 2,4 DH ont été investis par le secteur privé pour chaque dirham de financement public.
Depuis 2008, L’investissement total a atteint 104 Mds de DH, dont 60% proviennent de financements privés, et atteindra 115 milliards en 2019 et ce conformément aux projections.
« Les financements publics ont été consacrés au développement de l’agriculture solidaire (15 milliards en 2018, 17 milliards en 2019) et aux chantiers structurés (30 milliards en 2018, 34 milliards en 2019) », explique A. Akhannouch. Ceci sans oublier les efforts déployés pour mobiliser des financements auprès des donateurs et des partenaires internationaux s’élevant à 34 milliards, dont 37% sous forme de dons.
Dans le secteur de la gestion de l’irrigation, le ministre a annoncé que d’importants étapes ont été franchies :
- L’agriculture irriguée couvre 1.600 000 hectares, soit 18% de la superficie arable totale et 21% de la superficie cultivée par an ;
- Les programmes d’irrigation couvraient 750 000 hectares, dont 220 000 fermes. 90% du programme ciblait le petit agriculteur (moins de 10 hectares) ;
- La superficie équipée en irrigation locale atteint 560 000 hectares avec un effort d’investissement de 12,3 milliards de dirhams au titre du Fonds de développement agricole.
L’agriculture irriguée contribue ainsi en moyenne à 45% du produit intérieur brut agricole. Sa quote-part était de 75% au cours des années de sécheresse de 2016. Mieux encore, elle fournit 50% des emplois ruraux et ses produits représentent 75% des exportations. Autres réalisations annoncées par le ministre, les cultures de semences de céréales qui sont passées de 500.000 quintaux à 2,2 millions de quintaux, permettant ainsi des rendements record. Aussi est-il à relever une amélioration de la balance commerciale agricole. D’une manière générale, le secteur agricole est parvenu à réduire l’écart entre ses exportations et ses importations : les exportations agricoles totales ont augmenté de 137%, soit plus rapidement que les importations, qui ont augmenté de 94%. Cela signifie que le rapport entre la couverture des exportations et les importations est passé de 50% avant 2008 à 3/3 (deux tiers) aujourd’hui.
« Le programme Maroc vert étant un plan global et intégré, la priorité est donnée au petit agriculteur en cherchant à mettre au point des mécanismes appropriés et bien ciblés pour répondre aux besoins de cette catégorie », tient à rappeler A. Akhannouch. A signaler que le secteur agricole a fait l’objet d’une audience lors de laquelle le Souverain a chargé le ministre de l’Agriculture d’élaborer et de soumettre à la Haute Attention Royale une réflexion stratégique globale et ambitieuse pour le développement du secteur. Le Souverain a même réaffirmé l’importance d’intégrer les questions de l’emploi et de la réduction des inégalités et de lutte contre la pauvreté et l’exode rural au cœur des priorités de la stratégie de développement agricole.
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