Les nouvelles chaînes de valeur agricoles doivent mettre un terme à la famine et à la malnutrition, tout en créant des activités génératrices de revenus pour les populations vulnérables … un objectif érigé en priorité dans la nouvelle stratégie de la BID.
En matière des Objectifs de Développement Durable, on retrouve la lutte contre la pauvreté et la famine à l’horizon 2030. En marge de la 44ème assemblée annuelle de la Banque Islamique de Développement, la Promotion des chaînes des valeurs agricoles durables dans les pays membres de la BID, a fait l’objet d’un Side Event organisé ce samedi 6 avril.
Le panel organisé par la BID, ICBA (International Center for Biosaline Agriculture) avec la Fondation OCP Phousboucraa en présence de représentants ministre de l’Agriculture de la Pêche Maritime et Hajbouha Zoubeir, présidente de la Fondation OCP Phousboucraa, avait pour objectif d’évaluer le rôle des différentes institutions dans l’accompagnement des chaînes de valeurs agricoles durables, comment cela a-t-il été atteint au courant des dernières années, quels sont les exemples à succès, quels types de collaboration devrait-il y avoir entre les donateurs, le secteur privé et les organisations de recherche afin de contribuer au 2e ODD qui est d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes d’ici 2030…
Cet objectif a été débattu par des professionnels du secteur de l’agriculture qui ont exposé quelques-unes des solutions mises en place pour y remédier. La question qui se pose d’emblée est la suivante : Comment de nouvelles chaînes de valeur peuvent-elles lutter contre la famine et la malnutrition ?
Le représentant du ministère marocain de l’Agriculture a rappelé que dans le cadre du Plan Maroc Vert, la BID finance plusieurs projets agricoles aussi bien dans les Oasis que dans les montagnes afin de lutter contre la pauvreté dans lesdites zones en procurant des revenus aux agriculteurs. « Le secteur de l’agriculture fait face à plusieurs défis, d’où l’importance des chaînes de valeur pour aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté », explique le représentant du ministère de l’agriculture.
A ce sujet, Dr Ismahane El Ouafi, Directeur général de ICBA a tenu à préciser qu’en parlant d’alimentation, il est souvent fait allusion aux céréales. « Or, il est important de savoir qu’il existe 500.000 espèces dans la planète mais in fine ce sont 150 produits qui sont disponibles sur les marchés et nous n’avons même pas idée sur ce que nous perdons », alerte Dr El Ouafi.
Le constat est sans appel et les derniers chiffres publiés par la FIDA se passent de tout commentaire : 2 milliards de personnes manquent de fer et de vitamine A ; 155 millions de personnes ne se développement pas ; 2 milliards d’adultes souffrent d’obésité… Des chiffres qui interpellent à plus d’un titre dans un contexte marqué par des changements climatiques qui risquent, si rien n’est fait, de détériorer davantage la situation de la population fragile.
Le Quinoa, l’or des terres arides à forte salinité
La situation actuelle se veut la suite logique de la révolution verte parce qu’il a fallu donner de la productivité au détriment de la nutrition.
Aujourd’hui, la lutte contre la pauvreté, premier objectif de la BID en matière des ODD passe par la procuration de beaucoup de ressources, de nutriments. D’où l’importance de nouvelles chaînes de valeur agricoles à même de produire ce type d’aliments.
C’est dans cet état d’esprit qu’est apparu le Quinoa, cette plante miracle qui se développe très vite même dans les montagnes et dans le désert. Cette céréale cultivée dans les sols arides à forte salinité, comporte des protéines, beaucoup de nutriments et 40 fois plus de fer que le blé ou le maïs. De même qu’elle crée des activités génératrices de revenus pour les populations locales. Elle a fait l’objet d’un projet mené depuis 3 ans en partenariat avec Phousboucraa. C’est le type même des produits qui permet de faire face à la malnutrition. « Nous essayons de viser 1.000 fermiers, développer la bonne variété de quinoa et remplacer le cactus qui a été frappé par la bactérie », explique la Directrice générale d’ICBA. Le but est aussi d’encourager les jeunes à fabriquer les machines qui permettent la désalinisation pour réduire le coût et que le Quinoa soit à la portée de tous.
Dans le sud du Maroc, on retrouve des associations de femmes qui produisent du Couscous au Quinoa. Bientôt d’autres régions seront concernées par la production du couscous au Quinoa, le but escompté est sa démultiplication un peu partout dans le Maroc.
Dans le même ordre d’idées, on essaie de voir comment utiliser l’eau de mer dans le secteur de l’agriculture. L’objectif est d’introduire des aliments à partir de Salicorna, cette plante qui comporte beaucoup d’énergie, très conseillée pour les sportifs. Il s’agirait de produits qui résistent à la salinité.
C’est tout l’enjeu des chaînes de valeur parce qu’il est impératif de trouver des blockchain dans les pays à revenu limité pour réduire la famine d’ici 2030, date d’échéance des Objectifs de Développement Durable.
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