Le communiqué du cabinet royal du lundi 20 août a mis un terme à l’attentisme qui règne dans le milieu des affaires. Ledit communiqué a révélé deux décisions majeures. Si la première nous paraît justifiée, la seconde est à notre sens sujette à discussion.
La nomination d’un « technocrate » à la tête du ministère de l’Economie et des Finances a surpris plus d’un hier en fin de journée. Autant dire qu’il s’agit d’un nouveau ministère qui échappe aux partis politiques pour se hisser au rang des ministères de Souveraineté. Ainsi, sommes-nous tentés de penser que c’est une mauvaise notation des partis politiques voire même un avertissement adressé à leur égard. Cette nomination vise la neutralité du ministère des finances de toute connotation politique. Il est utile de rappeler que le ministère des finances tire toutes les ficelles du gouvernement permettant de lui assurer soit l’échec, soit la réussite.
En ce qui concerne la seconde décision ayant trait à la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’eau auprès du ministère de l’équipement, du transport et de la logistique et de l’eau, sur proposition du chef de gouvernement, et le transfert de ses attributions au Ministère de tutelle, l’argument avancé nous laisse sur notre faim.
En effet, celui-ci consiste en la volonté des pouvoirs publics d’assurer l’amélioration de la gouvernance des chantiers et des projets se rapportant au secteur de l’eau, le perfectionnement de son efficacité et de son efficience, la consolidation, la coordination et la complémentarité entre les différentes instances et les établissements intervenant dans le secteur hydraulique.
Dans cet ordre d’idées, il ne faut surtout pas omettre que des intervenants dans le secteur de l’eau existent ailleurs. Concernant l’eau potable, le ministère de l’intérieur constitue la tutelle pour les entités chargées de la production et de la distribution de l’eau à savoir les régies et les gestionnaires délégués. Pour l’eau d’irrigation, appelée également eau agricole, la distribution est effectuée notamment par les offices de mise en valeur agricole (ORMVA) et d’un gestionnaire délégué dépendant du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime.
L’esprit de la consolidation prônée suppose donc l’intégration des entités susmentionnées au ministère de l’équipement.
Aussi, le différend entre Abdelkader Amara et Chrafat Afilal est-il un secret de polichinelle. Il importe de rappeler que le ministre de ce méga-ministère a pendant longtemps bloqué les décisions et les nominations pour des raisons ignorées, valeur aujourd’hui, par l’opinion publique.