Rentrée scolaire oblige, la toile marocaine a été inondée de photos extraites de manuels scolaires qui utilisent la Darija, le dialecte marocain, comme langue d’enseignement notamment de certaines comptines marocaines populaires. Ou encore des noms de galettes ou gâteaux marocains. Cette initiative a divisé les internautes entre ceux qui la supportent et ceux qui s’y opposent formellement. Le débat est libre et salutaire. Mais une question taraude l’esprit : est-ce là la réforme de l’enseignement dont on nous casse les oreilles à longueur de journées ?
Aussi, la Darija sera-t-elle cette baguette magique qui redorera le blason de l’enseignement public ? Tout ça pour ça, dirait l’autre.
Il ne s’agit nullement de dénigrer notre patrimoine national ou notre dialecte, mais la réalité du système d’enseignement public, notamment le primaire et le secondaire, est que toutes les matières sont enseignées en Darija, même les langues. Posez la question aux professeurs de français ou d’anglais et ils vous le diront. Demandez à voir les copies de dissertation pour découvrir l’ampleur des dégâts dans notre système d’enseignement. Ce n’est donc là qu’un coup de grâce à l’école publique, un ascenseur social définitivement en panne.
Nos pensées les plus sincères aux corps enseignants qui, en plus de devoir se familiariser chaque année avec un nouveau programme scolaire, doit inventer une nouvelle pédagogie pour accompagner cette improvisation.
Et nos excuses les plus sincères aux générations futures.