Les puissances économiques, combien même se targuent-elles d’être des économies libérales, ne font pas de cadeaux et défendent bec et ongles leurs intérêts que leurs marchés sont devenus des forteresses devant les produits étrangers. Preuve en est, certaines puissances comme les Etats-Unis d’Amérique sont devenues des champions de défense commerciale. Rien qu’en 2016, on note 36 nouvelles mesures essentiellement émanant des Etats-Unis, de l’Union européenne et de la Russie.
Il y a quelques années dans une grande rencontre sur les barrières non-tarifaires, Hassan Chami, ancien président de la CGEM avait dit que le Maroc ne doit pas être le dindon de la farce. Et beaucoup savent que la cinquantaine d’ALE signés par le Maroc ne sont pas à son avantage surtout lorsqu’il est en face de mastodontes.
Aujourd’hui et demain se tient à Pékin le 3ème sommet Chine-Afrique auquel le Maroc participe. Notre chef de gouvernement y prendra part de même qu’aux activités de la 6ème conférence des entrepreneurs chinois et africains. De même que l’actuel président de la CGEM. L’enjeu est énorme vu les potentialités qu’offre un partenariat avec la Chine, en passe de devenir la première puissance économique mondiale et qui est confirmée pour la 9ème année consécutive comme premier partenaire commercial de l’Afrique pour 170 milliards de dollars d’échanges en 2017. Mais il ne faut pas se leurrer, la balance est fortement en faveur de la Chine, si l’on prend le cas d’un pays africain comme l’Egypte. En effet, sur 7,5 milliards de dollars d’échanges durant les 7 premiers mois de 2018, la valeur des exportations chinoises est de 6,5 milliards. Y a pas photo ! Au Maroc, la Chine est devenue le troisième partenaire en quelques années seulement avec une progression de 20 % des échanges entre les deux pays.
Tout cela pour rappeler qu’il faut tirer les leçons de nos précédentes expériences en matière de conclusions d’ALE et autres accords de partenariats et veiller à ce que la dynamique enclenchée entre les deux pays soit équilibrée ! Dans les affaires, pas d’état d’âme, il faut évaluer ce que j’offre et ce que je gagne en retour. Une équation pas si simple lorsque la politique s’y mêle mais tout se négocie. D’autant plus que l’Afrique est devenue un continent de toute convoitise et de tous les enjeux disputé par les grandes puissances.