Un mardi noir, c’est le moins que l’on puisse dire de la journée du 16 octobre qui a connu le déraillement d’un train près de Bouknadel en direction de Kénitra. Le bilan est lourd, très lourd : 7 vies emportées et 86 blessés. Il en a fallu de ce drame pour qu’on s’intéresse aux problèmes des usagers des chemins de fer, qui, pas un jour ne passe sans qu’ils ne relatent leur mésaventure avec les trains de Khlie qui dirige cet office depuis plus de 15 ans. Entre retards répétitifs, arrêts sans explication des fois au milieu de nulle part, insécurité à bord des trains, jets de pierre, insalubrité… la souffrance des passagers est devenue banale et banalisée face à la sourde oreille de l’Office. Les récits se suivent et se ressemblent : Les droits des passagers en tant que consommateurs sont bafoués par un office public qui les prend d’en haut et met tout sur le dos des travaux de la ligne à grande vitesse (LGV). Quand la tension atteignait son paroxysme les passagers n’hésitaient pas à descendre sur les rails manifester contre les conditions de leur voyage… ça allait de mal en pis. Mais tous cultivaient l’espoir de voir leur calvaire abrégé une fois les travaux de la LGV terminés.
Puis survint ce drame qui a attristé tous les Marocains, de voir des vies brisées. Si ce n’est les réseaux sociaux, ce drame serait également passé inaperçu et banalisé mais la mobilisation est telle qu’elle accule tout le monde à communiquer. Si sous d’autres cieux des cellules de crise sont constituées, des points de presse organisés… Au Maroc, on se contente de ce qu’on a et ce ne sont pas les deux lignes de condoléances du Chef de gouvernement postées sur son compte twitter qui consoleront les familles…
On attend de pied ferme les résultats de l’enquête diligentée pour que les sanctions tombent sur toute personne ayant une part de responsabilité dans ce qui est arrivé. A l’ère de la reddition des comptes, ce drame ne devra pas demeurer impuni !