Voilà comment la démission d’un ministre français retentit mondialement. En décidant de faire une sortie aussi fracassante du gouvernement d’Edouard Philippe, Nicolas Hulot, l’ancien ministre français de la Transition écologique et solidaire et surtout l’écologiste, sonne « l’échec » de la transformation écologique, du moins dans son pays. La symbolique est forte, car il quitte ses fonctions du ministère sis boulevard Saint-Germain à Paris, capitale lumière qui, justement, a accueilli en 2015 la Cop21 où a été signé l’Accord de Paris, qui prévoit la limitation de l’augmentation de la température à 2°C.
Il se trouve justement que Nicolas Hulot a mis à nu l’incapacité du pays hôte de cette COP, la France, à réduire ses émissions de CO2, dépassant en 2016 de 3,6% l’objectif de la stratégie nationale française bas carbone. Une contre-performance que souhaitait rectifier Nicolas Hulot avant de jeter l’éponge face « aux lobbys dans les cercles du pouvoir ».
Ce qui n’est pas sans « casser » le moral de ceux qui croient encore en la possibilité d’inverser la tendance. Mais Hulot voulait mettre fin au greenwashing, car ça présence donnait véritablement l’impression que la France était sur la bonne voie. Pourquoi prendre en otage la croissance et détruite l’industrie, autant détruire la planète… et nous prendre tous en otages ! C’est à croire que désormais cette transformation seuls quelques pays développés et émergents y croient encore.
Pourtant, le 4 novembre 2016 qui marque l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, l’Elysée affirmait que « la mobilisation de la France restera entière pour que la justice climatique soit respectée » et « pour que l’esprit de Paris se prolonge et s’amplifie » !
L’épisode Hulot n’est pas sans nous rappeler Donald Trump et sa décision de retirer les Etats Unis d’Amérique de l’Accord de Paris, qu’il ne pourra notifier qu’en novembre 2019. On peut se demander, à juste titre, si Donald Trump n’était pas finalement juste « un homme d’Etat réaliste » et s’il n’a pas eu raison de faire franc jeu ? Pourquoi ferait-t-il finalement semblant de quelque chose qui n’existe pas et qui n’existera pas ? De quelle justice climatique parle-t-on encore ? Tout compte fait, les promesses n’engagent que ceux qui y croient !