De tous les résultats semestriels, et Dieu sait qu’on les scrute tous pour évaluer la tenue de notre économie, les secteurs en force et ceux en faiblesse, les performances des banques sont les plus attendues ! Et pour cause, elles sont le véritable indicateur de la bonne santé de l’économie du pays. Particulièrement les trois banques locomotives du secteur. Au-delà des chiffres et des tendances, les conférences de présentation des résultats revêtent dès lors une importance cruciale : elles permettent de jauger le moral des banquiers. Autant vous le dire tout de suite, le moral est au beau fixe !
L’occasion aussi de s’arrêter sur le financement de l’économie par le secteur bancaire. Une contribution souvent jugée insuffisante et les banques qualifiées de frileuses, sachant qu’elles « sont gardiennes » de l’argent, pour reprendre l’expression du PDG d’une banque de la place, de nous autres ses clients. Pourtant, nul ne pense retourner la question à l’Etat : N’est-il pas plus frileux, lui qui garde en circuit fermé son argent ? En effet, où les banques peuvent-elles puiser encore des ressources pour soutenir les ambitions du pays, alors même qu’elles sont privées d’une importante manne financière ?
Oui, il est toujours plus facile de casser du sucre sur le dos des banques que de secouer le cocotier de l’Etat. Un Etat qui depuis les années 60 oblige, sauf dérogation, les établissements et autres organismes publics de déposer leurs fonds au Trésor et leur interdit de créer des comptes bancaires. En plus, tous les dépôts ne sont pas rémunérés alors que l’injection de cet argent ou une partie dans le secteur bancaire est de nature à créer une compétitivité salutaire et une plus value intéressante pour l’Etat.
Pourquoi évoquer encore cette question ? Peut-être parce qu’il y a espoir de voir un banquier à la tête du ministère des Finances. Il est plus à même de comprendre l’importance d’abroger cette disposition car comme l’Etat demande aux banques de faire confiance et financer l’économie, les entreprises et les ménages, il doit leur rendre la pareille et leur témoigner sa confiance.