L’échiquier mondiale a été historiquement dominé par les grandes puissances classiques, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, et l’Europe, cette domination était surtout le fruit des deux guerres mondiales qui ont tracé l’itinéraire de l’ordre mondial et qui ont bâti le socle de la politique internationale.
Les acteurs de cette politique ont connu un « mercato » chaud, caractérisé par l’entrée d’un invité lourd à ce club restreint, cet invité n’est autre que le dragon asiatique qui s’est imposé par sa puissance économique et ses produits qui sont entrés par effraction dans toutes les maisons du globe ; il faut rappeler que depuis les années 1980, le pays a connu une croissance économique particulièrement soutenue, dépassant les 10 % certaines années et ne se montrant que peu sensible aux chocs conjoncturels. Les ambitions des gosses de « maw tsu young» ne s’arrêtaient pas là puisque le pays envisage d’aller le plus loin possible dans son projet pharaonique de la route de la soie « one Belt one road » et ne cache pas sa volonté de relier plus de 67 pays au monde par une route pour pouvoir transporter la marchandise de Pékin.
Quant à l’Europe, elle a connu un tremblement de terre diplomatique de taille après la sortie officielle du Royaume- Uni de l’union européen, ce qui l’a affaibli davantage, vu le poids que joue le « trône de Fer » non seulement en Europe mais dans le monde entier, on ajoute à cela l’impact de la COVID 19 sur la cohésion des pays européens, puisque les dirigeants italiens se sont sentis lâchés par leurs «amis » européens au début de la pandémie ,ce qui montre que la vraie devise en Europe , c’est : « Chacun pour soi ».
On constate que le vieux continent a reculé un petit peu en arrière par rapport aux autres puissances, ce chamboulement ressemble à un mouvement tectonique qui a instauré les nouvelles règles dans l’échiquier mondial avec de nouveaux éléments et naturellement une nouvelle partie.
Au milieu de cette zizanie politique, le Maroc, grâce à la clairvoyance de sa majesté que Dieu l’assiste, a frappé là où il fait mal, après la reconnaissance des Etats Unis ; pays membre permanent du conseil de sécurité ; de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Inutile de rappeler l’amitié qui s’est créée entre les deux pays depuis 1777 lorsque le Maroc a été le premier pays à reconnaitre officiellement l’indépendance des Etats-Unis, et par cette déclaration du président Trump, le pays de l’oncle Sam n’a fait que payer sa dette comme un « Lanister ».
La diplomatie marocaine, sous l’égide de sa majesté que Dieu l’assiste, a donné beaucoup plus de rayonnement au Sahara marocain, grâce à l’ouverture de plusieurs consulats des différents pays dans les villes de Dakhla et Laâyoune ,ce qui constitue en fin de compte ,une reconnaissance pure et simple de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par ces pays.
Il faut savoir que le Maroc a une position géographique stratégique, en effet, historiquement, il a toujours été convoité par plusieurs pays qui l’ont considéré comme la porte d’entrée par excellence vers le Marché Africain.
Le 1 ère Janvier 2021, l’Accord de Libre Echange en Afrique « ZLECAF » est entré officiellement en vigueur, cet accord historique peut, selon la Banque Mondiale, accroitre les revenus du Maroc jusqu’à 8%, Il constitue également une opportunité pour les sociétés marocaines qui ont devant elles un marché de 1,2 milliard de consommateurs. La composition suivante : « Position géographique du Maroc – Le brexit- La ZLECLAF » est un cocktail explosif pour renforcer la position économique du Maroc.
Par ailleurs, le Maroc, grâce au développement de son infrastructure « Port de Tanger Med – Port de Lmhariz- Nouveau Port du Dakhla- La ligne à Grande Vitesse – Autoroutes » constitue un tri d’union idéal pour entrer par la grande porte vers le Marché Africain.
Le Maroc est le premier pays à avoir ratifié un accord d’association avec le Royaume-Uni après le Brexit , mais les complications frontalières risquent de compliquer les échanges commerciaux avec les deux royaumes ( Pour le transport qui passe à travers l’Europe) , d’où l’intérêt de développer une ligne maritime direct avec ce pays.
Par ailleurs, un Accord de Libre Echange avec le Royaume-Uni est désormais indispensable, pour pouvoir fluidifier les échanges commerciaux et pousser vers l’avant les relations économiques entre les deux pays.
Le Maroc peut également utiliser les cartes de l’agriculture et l’industrie avec l’Angleterre, en effet, avec les barrières frontalières qui seront désormais instaurées avec l’Europe, le Maroc peut présenter une offre compétitive et augmenter en volume ses exportations surtout après le développement d’une ligne Maritime.
En ce qui concerne le secteur industriel, ce tissu économique n’est pas très développé avec le Royaume-Uni, et depuis le départ du géant Bombardier, on ne trouve pratiquement pas les entreprises britanniques sur notre sol, le Maroc, toujours intéressé par les IDE, doit changer son arme d’épaule pour diversifier ses cibles et inviter les groupes britanniques à s’installer dans notre pays.
Inutile de souligner que La ZLECAF constitue une opportunité non seulement pour les 54 pays africains mais également pour les unités industrielles implantées dans ces pays, certes il y a la contrainte du Taux d’intégration qui bloque l’exportation des produits de ces unités s’ils sont au-dessous de ce taux, mais si on voit le revers de la médaille, ledit taux d’intégration est une force motrice par excellence qui va pousser les investisseurs et leurs pays d’accueil à se serrer les coudes et travailler main dans la main pour un transfert de technologie et de compétence pour atteindre le seuil d’industrialisation autorisant l’exportation des produits vers le pays membres de la ZLECAF, et ce ,dans une logique WIN-WIN.
Grâce au leadership de sa majesté que Dieu le glorifie, notre pays a bâti une réputation solide, fruit des décennies de travail d’arrache-pied dans différents secteurs, ce qui nous a permis de s’octroyer une place au niveau de la scène mondiale.
Cette position aura toujours besoin d’une puissance économique, qui est sa force motrice pour qu’elle puisse durer dans le temps.
Le Brexit est une opportunité inédite pour le Maroc, donc il est temps de changer l’aiguille de la voie pour emprunter celle qui même vers le « Trône de Fer », dont sa compagnie ne peut être que bénéfique pour notre pays.
Par Berraida riyad
Ingénieur d’état logistique
Chercheur en macroéconomie et géopolitique