Ecrit par I. Bouhrara I
Dès leur mise en circulation à Casablanca, les bus sont la cible de délinquance, de vandalisme au détriment des usagers en droit d’avoir un transport en commun de qualité et des investissements importants de l’Etat pour assurer ce service de qualité.
Depuis ce lundi 15 février, la ville de Casablanca s’est dotée de 450 nouveaux bus (sur un total de 700 d’ici la fin d’année), dont le coût global s’est élevé à 1,4 Md de DH acquis par l’Etat, à travers le Fonds d’Appui aux Réformes du Transport Urbain et Interurbain (FART), le Délégataire (Société Alsa), ainsi qu’à travers des contributions de la région de Casablanca-Settat et de la Commune de Casablanca.
Les bus qui ont commencé à circuler en faut dès le vendredi 12 février viennent en réponse à une demande exprimée par les citoyens pour voyager dans de bonnes conditions et avoir un transport en commun de qualité.
Une véritable joie de voir ces bolides jaunes et gris avec leurs drapeaux marocains flottant à l’air, sillonner la ville.
Une joie de courte durée puisque depuis ce 12 février, la flotte est la cible de vandalisme et de délinquance qui scandalisent les habitants de la ville.
En effet, les bus ont essuyé des jets de pierre endommageant une dizaine d’entre eux en quelques heures seulement après leur mise en circulation.
Pour une fois, on ne peut pas mettre ce triste exploit sur les supporters de foot, les matchs sont interdits au public en raison des restrictions liées à l’état d’urgence sanitaire.
Aujourd’hui, les habitants appellent les autorités à sévir et sanctionner les fauteurs d’autant que les bus sont dotés de caméras de surveillance. Deux suspects ont été identifiés et mis en garde à vue le temps que l’enquête se termine, ce qui au moins renforce le sentiment de sécurité des passagers.
Il est très difficile de comprendre une telle violence urbaine tournée vers un bien commun appartenant à la collectivité et surtout des mains d’une population juvénile.
D’autant qu’il s’agisse de bus qui rehaussent la qualité du transport urbain dans la métropole au grand profit des usagers, qui attendaient ces bus depuis plusieurs mois.
Après Uber, les bus de la ville
A ce tableau noir, s’ajoute le sit-in des chauffeurs de taxi blanc devant la préfecture de Nouaceur. Manifester est un droit garanti par la Constitution mais empêcher les bus desservant Bouskoura de circuler et les usagers d’y monter cela relève du délit voire de la délinquance urbaine. Pour autant, les autorités ne sont pas intervenues pour éviter ce trouble à l’ordre public.
De même qu’elles n’ont rien fait pour protéger les chauffeurs de taxis blancs à respecter les mesures de sécurité à savoir transporter trois passagers seulement. En effet, prétextant ce nombre réduit de passagers, ces chauffeurs ont procédé à une augmentation du tarif de voyage en toute illégalité et maintenant, ils transportent 5 passagers malgré le maintien des restrictions sans retour au prix normal.
Ces agissements rappellent ceux des taxis rouges qui se livraient à des courses poursuites contre les ubers, alors que les autorités de la ville restaient en téléspectateurs au lieu de rétablir l’ordre.
Ceci est plus incompréhensible que les autorités œuvrent et subventionnent même le renouvellement de la flotte des taxis, donc il existe un cadre de développement sur lequel, les autorités peuvent capitaliser pour assainir ce secteur qui doit accepter d’intégrer l’écosystème de transport urbain ou lieu de le perturber. Moins de tolérance serait la bienvenue !
Certes les taxis ont de forts syndicats mais ils doivent se conformer à la loi au lieu de la dicter. La question que se posent les Casablancais est jusqu’à quand les usagers seront-ils livrés à un tel diktat ?