La consommation nationale de ciment s’est établie à 9,9 millions de tonnes enregistrant une hausse de 2%. Elle rompt ainsi avec la tendance baissière qui a persisté tout au long de ces trois dernières années.
D’après les analystes de CDG Capital, cette tendance reflète plus le faible niveau de pluviométrie en début d’année qu’une amélioration de la conjoncture du secteur du BTP. Pour l’année 2019, les analystes tablent sur une légère baisse de 0,5% de la consommation de ciments, puis sur une stabilité en 2020.
Il ressort par ailleurs que ce sont les cimenteries qui devraient en premier lieu souffrir du secteur immobilier, qui représente le principal débouché du secteur ciment. Ils prévoient même un essoufflement du secteur immobilier qui devrait continuer en 2019.
En ce qui concerne le BTP, l’assèchement de liquidité, le ralentissement de l’économie et les pressions sur le pouvoir d’achat sont autant de facteurs qui devraient peser sur l’activité du bâtiment. A rappeler que les mises en chantier ont réalisé un Taux de croissance annuel moyen (TCAM) de -3,6% sur la période 2008-2018.
Le secteur infrastructure n’est à son tour pas bien loti à cause de la détérioration de la conjoncture économique qui devrait être caractérisée par une atonie des dépenses des collectivités territoriales.
Les marges pourraient s’améliorer…
Pour l’exercice 2019, les marges opérationnelles devraient s’améliorer légèrement compte tenu de la baisse des coûts et de l’amélioration progressive du dispositif de production des cimentiers. Les cimentiers devraient bénéficier de la baisse de l’énergie (qui devrait suivre avec un effet retard de la chute du baril qui représente environ 15% du CA. « Avec la baisse des prix du pétrole brut, les prix du diesel et fuel devraient également diminuer. Compte de ce repli, nous nous attendons à ce que les taux de fret baissent davantage », expliquent les analystes de CDG Capital.
En effet, bien que l’urbanisation et la poussée démographique soient en pleine croissance, les prévisions restent mitigées.
Les perspectives ne peuvent s’annoncer positives que si des mesures politiques fortes en faveur du pouvoir d’achat pourront stimuler la demande en logements. Aussi, le rôle des institutions financières est-il important dans l’accompagnement d’une stratégie publique globale qui devra faciliter les conditions d’octroi des crédits immobiliers.