L’appel d’offres relatif à l’assistance de la Caisse Marocaine des retraites pour la mise en œuvre d’une stratégie de placement dans l’immobilier est lancé. Le coût de la prestation est estimé à 396 KMAD.
Nous avions annoncé il y a un mois, suite à l’interview réalisée avec le Directeur de la CMR Lotfi Boujendar, qu’il y a du changement dans la stratégie de placement de la Caisse et ce conformément au contrat-programme 2018-2020. A ce titre, il est utile de rappeler que depuis sa création, la CMR a fait le choix d’assurer elle-même la gestion des fonds de ses réserves. A priori, le modèle a porté sur la gestion, en directe, de la totalité des classes d’actifs classiques (Actions et Taux) et ce, sous couvert d’un cadre réglementaire foncièrement inspiré des règles et des lois régissant l’activité de la gestion d’actifs privés.
Aujourd’hui, dans un objectif d’optimisation et d’allocation stratégique des actifs dont la structure est dominée par les titres obligataires, soit 83,7% du total des placements avec une pondération de 74%, le management a jugé important de s’ouvrir sur d’autres types d’investissements tels que les OPCI et dans la poche immobilière qui reste très limitée dans le portefeuille de la Caisse.
A ce titre, un appel d’offres relatif à une étude est lancé avec pour objet l’assistance de la CMR pour la mise en place d’une stratégie d’investissement dans le domaine de l’immobilier. Le leitmotiv étant de l’appuyer à se fixer sur les meilleures opportunités de placement dans le domaine de l’immobilier et la mise en place d’une stratégie d’investissement appropriée aux contraintes réglementaires et de gestion opposable à cette classe d’actifs.
Cette étude se compose de trois phases. La première est relative à l‘étude du marché marocain de l’immobilier. La seconde a trait à l’intégration de la classe de l’immobilier dans la stratégie d’investissement de la CMR. Et la troisième phase porte sur les recommandations de l’étude.
Les principaux axes de l’étude
L’Expert, auteur de l’étude, est ainsi appelé à répondre, entre autres, aux points suivants :
- Présenter les spécificités de la gestion financière des Caisses de retraites et des Fonds de pension ;
- Présenter une note d’analyse de la classe de l’immobilier dans les allocations d’actifs des caisses de retraite et fonds de pension à l’international ;
- Faire le point sur la situation du marché financier marocain et fixer les limites de son modèle ;
- Apporter un jugement sur la qualité des produits financiers proposés dans le domaine de l’immobilier ;
- Présenter pour le domaine de l’immobilier, les produits qui existent déjà sur le marché local et qui peuvent constituer une niche de placement profitable pour la Caisse…
Etant donné l’importance des réserves que gère la Caisse, soit plus de 80 Mds de DH, les conclusions de la présente étude seront passées au peigne fin. D’ailleurs dans l’appel d’offres en question, il est écrit noir sur blanc que pour étoffer ses recommandations, le prestataire est appelé à fournir l’argumentaire étayant la stratégie d’investissement proposée. Il est ainsi tenu de remettre à la CMR un rapport de chaque phase détaillé reprenant l’ensemble des conclusions relatives aux prestations demandées.
Une chose est cependant sûre : dans un contexte marqué par l’étroitesse du marché boursier, le tassement des taux d’intérêt et la nécessité d’optimiser les placements, revoir la stratégie de l’investissement dans l’immobilier pourrait s’avérer judicieux. Aussi, le recours à un prestataire externe permettra-t-il d’accompagner la Caisse dans un secteur où elle n’est pas assez outillée. Il est même recommandé, une fois la stratégie mise en place, de procéder à une étude d’impact et d’évaluation.