La demande intérieure peine à sortir de sa léthargie sous l’effet du choc provoqué par la pandémie de la Covid-19, malgré une reprise de l’activité et d’une dynamique économique à partir du mois de juin 2020,
Les effets sévères de la crise sanitaire et son impact économique inédit continuent de provoquer des séquelles lourdes sur l’économie nationale malgré la reprise début juin après les levées progressives des mesures restrictives.
La vague sans précédent de perte d’emploi (581.000 postes perdus au T3 2020) a eu un effet néfaste sur les revenus des ménages que mêmes les mesures d’aides ne réussiront pas à lisser. D’autant que la crise sanitaire se poursuit avec toutefois une lueur d’espoir apportée par la perspective d’une prochaine campagne de vaccination contre la Covid-19.
Mais en attendant, au niveau de la demande intérieure, la consommation des ménages demeure relativement atone, pâtissant des effets négatifs de la sécheresse sur les revenus des ménages ruraux et de l’impact sévère de la crise sanitaire sur le marché de travail, ainsi que de la baisse des crédits à la consommation (-2,9% à fin octobre), souligne la DEPF dans la note de conjoncture pour le mois de décembre.
Ceci étant, cette faiblesse a été partiellement compensée par la reprise des transferts des MRE (+1,7% à fin octobre 2020) et par l’aide financière d’une somme de 21 milliards de dirhams octroyée par l’Etat à travers le Fonds Spécial Covid19 au profit de près de 6 millions de ménages, dans un contexte toujours marqué par une évolution modérée des prix à la consommation (+0,8% à fin octobre 2020).
Autre indicateur révélateur de cette situation d’atonie est le recul persistant des importations en biens d’équipement (-17,6% à fin octobre 2020), conjugué au repli de l’investissement budgétaire (-4,1% à fin novembre 2020), traduisant une baisse de l’effort d’investissement et ce, en dépit de l’évolution toujours positive des crédits à l’équipement (+1,4% à fin octobre 2020).
Ainsi, les importations de biens se sont limitées à 342,3 milliards de dirhams à fin octobre 2020, en baisse de 16,6%. Cette évolution est attribuable, précise la DEPF, au recul des achats de la quasi-totalité des groupes de produits, en l’occurrence les produits énergétiques, les produits finis de consommation, les biens d’équipement, les demi-produits et les produits bruts.
Les importations des biens d’équipement ont subi une baisse de 17,6% à 87,8 milliards de dirhams, recouvrant un recul des achats d’avions et autres véhicules aériens ou spatiaux (-96%), des fils et câbles (-30,5%) et des voitures utilitaires (-20%).
Parallèlement, les importations de biens de consommation se sont infléchies de 21% à 74,3 milliards de dirhams, en raison notamment de la baisse des achats des voitures de tourisme (-44,3%), des parties et pièces pour voitures de tourisme (-24,9%) et des tissus et fils de fibres artificielles (-20,3%). Pour sa part, la facture énergétique s’est allégée de 35,3% à 41,1 milliards de dirhams, en lien avec la baisse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (-40,1%) en raison d’un double effet prix et volume.
Aussi, les demi-produits ont-ils vu leurs importations baisser de 13% à près de 76 milliards de dirhams, dont notamment les achats de fils, barres et profilés en cuivre (-26,8%) et des matières plastiques (-11,9%).
De leur côté, les importations des produits bruts ont régressé de 14,2% à 16,1 milliards de dirhams à fin octobre 2020. Cette évolution recouvre une baisse des importations de soufres bruts et non raffinés (-35,8%) et de celles de bois bruts (-25,4%).
Par contre, on notera que les importations de produits alimentaires ont augmenté de 17,3% à 47 milliards de dirhams, suite à la hausse des achats de blé (+3,6 milliards de dirhams) en lien avec la mauvaise récolte céréalière enregistrée cette année.
A fin octobre 2020, la situation des échanges extérieurs a été caractérisée par un allégement du déficit commercial de 25,6% pour s’établir à 128,5 milliards de dirhams.