Les Marocains, il y a deux jours ont choppé une fièvre acheteuse. En cause, non pas la célébration de la journée mondiale de la consommation qui coïncide le 15 mars de chaque année, mais en réaction à la confusion et l’invisibilité associées à la pandémie du Coronavirus. La situation chaotique provoquée par le virus dans le monde entier a poussé à une consommation effrénée. Pendant les derniers jours, les Marocains ont chauffé leurs cartes de crédit, casser leurs tirelires pour constituer chez eux, en flagrant individualisme, des stocks de sécurité. Ce comportement traduisant la peur semée dans la société par le virus constitue une réaction normale d’une société de consommation. Les consommateurs marocains, en aspirant copier le style de vie occidentale, n’ont fait que réitérer le comportement des consommateurs européens quand ils ont vidé tous les rayons des marchés sous l’effet du virus tant redouté que redoutable. De par sa configuration, la société de consommation préfère avoir plus que moins, être rapide que lent et être nouveau qu’ancien. Ce comportement a été hué par une bonne partie de la population marocaine car contraire aux mœurs et usages conventionnels et met à genoux les valeurs de la société marocaine.
Seulement, il ne faut pas omettre que la consommation et la mondialisation se développent de manière exponentielle et balayent du revers de la main les cultures locales, les vertus civiques et les notions de dignité et de statuts. La société marocaine s’est radicalement transformée sous l’effet de la mondialisation. En effet, les personnes ne se définissent plus par ce qu’elles font ou par ce qu’elles produisent, mais par ce qu’elles consomment et possèdent. D’ailleurs, bon nombre d’économistes répètent que l’économie ce n’est pas le travail mais la consommation. En effet, les tickets de caisse diffusés sur le Net relatant la liste longue des achats montre bien qu’on est tombé dans l’ostentatoire au grand dam de la satisfaction des besoins.
Les évènements des derniers jours ont montré également que le Marocain n’est pas un consommateur émancipé. En effet, il ne fait point distinction entre besoin et désir.
Comme dit la citation : il faut manger pour vivre et non vivre pour manger.
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