Sa croissance est revue à la baisse à 3,5% en 2018 et 3,3% en 2019, avant de s’accélérer à 4,3% en 2030.
A l’occasion du dernier Conseil de Bank Al Maghrib, le gouverneur Abdellatif Jouahri a passé en revue la politique monétaire. Il ressort des chiffres annoncés que le crédit bancaire au secteur non financier a vu son rythme de progression ralentir à 2,2% à fin octobre avec une décélération des prêts aux entreprises aussi bien privées que publiques. Sa croissance a été revue à la baisse à 3,5% en 2018 et 3,3% en 2019, avant de s’accélérer à 4,3% en 2030.
A l’instar de 2018, l’année 2019 serait ainsi impactée sur le plan économique par une décélération des crédits octroyés. Un rythme jugé insuffisant par les analystes pour impulser une dynamique particulière à l’économie nationale. A rappeler que depuis la décennie 90, les réformes entreprises visaient outre l’autonomie accordée à la Banque Centrale, la libéralisation des marchés financiers et du système bancaire. Le but bien entendu est de faire émerger un système bancaire plus productif et plus contributif au financement de l’économie dans sa globalité.
Les années passent et le volume de crédits bancaires octroyés par le secteur bancaire à l’économie est passé de 83% du PIB en 2010 à 79,3% en 2017. Comme expliqué par les analystes du Centre marocain de conjoncture, cette baisse de 3% s’est produite dans un contexte difficile. Elle ne traduit pas néanmoins, l’évolution haussière du volume de crédits accordés à l’économie par le système bancaire national. Celui-ci est passé de 621,5 Mds de DH en 2010 à un peu plus de 843 Mds de DH en 2017.
Cette tendance à la hausse s’est poursuivie en 2018 mais à rythme encore insuffisant par rapport aux besoins sans cesse croissants de l’économie. Les opportunités qu’ouvre le crédit aux entreprises en matière de capital voire de relance économique sont incommensurables. Sa pénurie ou sa rareté peut avoir des conséquences fâcheuses.
A fin septembre 2018, l’encours des prêts octroyés par les banques marocaines a atteint le montant de presque 851,4 Mds de DH. Depuis le début de la deuxième moitié de la décennie 2000 la progression d’une année sur l’autre était rapide. « Le rythme de croissance enregistré au cours des deux premières années atteignait 7,7% et 10,6% respectivement avant de décélérer brutalement pour afficher des taux oscillant selon les années, entre 2,4% observé en 2014 et 4,6% enregistré en 2012 », tiennent à rappeler les conjoncturistes.
Au cours des années récentes, les crédits ont fortement décéléré pour réaliser des accroissements annuels de l’ordre de 3,2% en moyenne.
Et malgré cette évolution continue des crédits, le montant supplémentaire injecté dans l’économie entre 2010 et 2017 est de presque 221,7 Mds de DH, soit une moyenne d’environ 31,7 Mds de DH.
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