Ecrit par Imane Bouhrara |
C’est un ultime appel au secours que lancent les loueurs de voiture représentés par la FALAM, en adressant ce 21 décembre une lettre à la ministre des Finances. Ils demandent l’arrêt des poursuites et des saisies par les banques, un moratoire fiscal et bancaire et une intervention auprès des compagnies d’assurances pour supprimer les majorations qu’ils jugent exorbitantes sur la RC. Détails.
Résolument les précédentes lettres envoyées au GPBM puis à BAM, n’ont pas eu le retour escomptés par les loueurs de voiture, un secteur sinistré en raison de la crise Covid-19 et pour son lien intime avec le secteur du tourisme.
Dans une lettre datant de ce 21 décembre adressée à la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, la FALAM, fédération d’associations de location de voitures Au Maroc, dresse une situation pour le moins chaotique et demande à la ministre de prendre en compte les difficultés dont lesquelles sombre ce secteur.
« Ce secteur fortement lié au tourisme et partie importante de l’écosystème du tourisme, se trouve aujourd’hui dans une situation critique, face aux répercussions des fermetures de frontières répétitives au courant de ces deux dernières années, les limitations de déplacements, les hausses exagérés et démesurés des primes d’assurances, les frais et intérêts de report appliqués injustement et plus encore », explique la missive de la FALAM.
Le choix de la FALAM d’adresser cette lettre à Nadia Fettah Alaoui est expliqué par son ancienne casquette de ministre du Tourisme et le sentiment des loueurs de voiture à l’époque, que la ministre avait réellement et a toujours accordé de l’attention aux demandes des secteurs liés aux tourisme.
« Nous pensons que dans votre actuelle position vous avez les clés pour mieux répondre à nos doléances et celle de tout les professionnels des secteurs impactés« , estime la FALAM.
Force est de reconnaître que cette activité qui compte des milliers de sociétés et des dizaines de milliers de salariés, est en chute libre en raison des différentes mesures restrictives dont la dernière de fermer le ciel qui donne le coup de grâce au tourisme et aux secteurs qui tournent dans son orbite dont la location de voiture ou encore le transport touristique.
Les conséquences de ces mois d’arrêt (22 mois d’arrêt et 50 jours d’activité seulement) du secteur sont désastreuses telles que décrites dans la lettre de la FALAM, ce qui explique sa demande de l’arrêt des poursuites à l’encontre des opérateurs touristiques en général et surtout et aussi des loueurs de voitures et les confiscation de voitures par les banques.
La FALAM demande également un moratoire bancaire et fiscal ce jusqu’à la reprise normale de l’activité, l’ouverture du ciel et la levée de l’état d’urgence et report de toutes échéances fiscales. La fédération souligne au passage son incompréhension que l’administration fiscale ait choisi ce moment critique pour envoyer des demandes de vérifications à plusieurs opérateurs du secteur.
Les créances en souffrance ne sont pas les seules contraintes auxquelles les opérateurs du secteur sont confrontés, mais également les majorations qu’ils jugent exorbitantes sur la RC et espère que la ministre intervienne également auprès des compagnies d’assurance.
La ministre est également sollicité pour intervenir auprès des organismes de crédit pour accepter les demandes de report gratuitement sans frais jusqu’à la reprise normale de l’activité, mais aussi d’élaborer et proposer des solutions de financement dédiés solidaires et appuyées par l’état pour aider les opérateurs du secteur à s’en sortir.
» Les acteurs du secteur ont fait des investissements en milliards de DH et ont participé des années dans l’évolution de l’écosystème marocain en général. Nous sommes clients de secteurs différents et nous représentons un chiffre d’affaires conséquent. Seul l’historique des conventions et partenariats de notre fédération vous donnera une image de l’ampleur des connexions économique du secteur pour les projeter sur l’ensemble des acteurs« , soutient la FALAM.
Aujourd’hui, les opérateurs aspirent à la mise en place d’un plan réaliste pour sauver le secteur ou du moins ce qu’il en reste, et expriment leur crainte de se voir laissés à leur sort.
La question est de savoir si cette lettre, qui constitue l’une des dernières cartes de loueurs de voiture, trouvera-t-elle l’écho nécessaire auprès de la ministre ?