Le Coronavirus n’est que le premier maillon d’une série de bouleversements écologiques, sanitaires, technologiques et économiques auxquels le monde doit faire face. Nouveau contrat social, réorientation de l’industrie, nouvelle gouvernance, revue des ALE… comment le Maroc doit-il se préparer à l’après Covid-19. La réponse avec Tarik Haddi, gestionnaire de fonds d’investissement.
EcoActu.ma : Qui aurait imaginé un tel scénario pour 2020 ? Votre réaction à chaud sur ce revirement aussi cinglant…
Tarik Haddi : Le 2 janvier, au retour des vacances de fin d’année, reposé et rempli de résolutions pour 2020, qui aurait pu penser que cette nouvelle année allait prendre une telle tournure ? Même au début du Covid 19 en Chine, habitués à ces épidémies exotiques qui sévissent dans de lointaines contrées sans jamais nous toucher, nous avons poursuivi notre chemin…
Puis notre univers a basculé en quelques jours en ce mois de mars 2020 qui restera marqué à jamais comme « 3am Corona » comme il y a eu « 3am al boun », que nous contaient nos grands-parents…
En grecque le mot « crise » signifierait décision et renvoie à l’idée d’un moment décisif ou l’on doit faire des choix. Azma en arabe renvoie chez moi à l’idée du blocage, de l’étouffement… et donc au besoin d’air, d’oxygène … et de rêves.
Pour la toute première fois, notre génération va vivre une crise globale et systémique dans tous les sens du terme : elle touche en effet tous les pays, toutes les classes sociales, tous les secteurs d’activité, toutes les disciplines, la santé, l’économie, le social, le politique, le religieux, le culturel…
Quelle appréciation, en tant que citoyen et manager, faites-vous de la réponse de l’Etat marocain à cette épidémie qui a pris tous les pays, même les plus puissants de court ?
La crise sanitaire nécessitait une réponse globale et rapide … et l’Etat marocain a su du coup être proactif.
Des fonds ont été mobilisés à travers notamment :
- La mise en place du «Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Covid-19» et un élan de solidarité sans précédent des opérateurs nationaux : plus de 30millards de dirhams mobilisés en quelques semaines, ce qui fait du Maroc le 4ème pays au monde dans la lutte contre la pandémie en termes de dépenses allouées rapportées au PIB ;
- Le tirage de 3 milliards de dollars sur la Ligne de Précaution et de Liquidité remboursables sur 5 ans avec une période de grâce de 3 ans dans le cadre des accords du Maroc avec le FMI ;
- La mobilisation des lignes de crédit octroyées par la BEI aux institutions financières dont l’encours s’élève à ce jour à 440 millions d’euros…
Les besoins urgents ont pu trouver des réponses rapides.
Sur le plan sanitaire, la fermeture précoce des frontières aériennes, l’état d’urgence sanitaire, le confinement, puis le port du masque, obligatoires ont été décidés et appliqués au bon moment avec la vigueur qui s’imposait.
Deux milliards de dirhams ont été immédiatement affectés au renforcement des capacités de notre système de santé (en sus des dépenses de fonctionnement du ministère de la santé) : lits de réanimation, respirateurs, kits de prélèvements, kits testeurs, matériel de radiologie et imagerie… Des startups ont été mobilisées pour la production des thermomètres et respirateurs dans le cadre d’un partenariat public privé remarquable. Dix millions de dirhams ont été alloués pour construire un écosystème de recherche multidisciplinaire, capable d’initier et de développer des solutions scientifiques à même de contribuer à la gestion des crises pandémiques. …
Sur le plan social, les salariés déclarés à la CNSS qui se trouvent en arrêt de travail en raison de la pandémie sont indemnisés et une aide aux travailleurs du secteur informel inscrits auprès du RAMED a été déployée. Les non-Ramedistes opérant dans l’informel peuvent s’inscrire à partir de vendredi 10 avril et des aides seront également déployées pour cette catégorie de la population.
Pour l’appui aux entreprises, les mécanismes du dialogue Etat – banques – entreprises ont parfaitement fonctionné et un dispositif d’urgence a été mis en œuvre : report des échéances de crédit, suspension du paiement des charges sociales, garantie par la CCG de lignes de trésorerie additionnelles comme notamment Damane Oxygène….
Sur le plan du E-governement, et donc de la transparence et de la traçabilité, une accélération inespérée est également à l’œuvre et elle sera salutaire pour la période post crise.
Remarquons que sur ce plan, la crise du Covid 19 a heureusement emporté les réticences de toutes sortes qui freinaient ce chantier.
Je pense notamment au bureau d’ordre national, mais surtout aux marchés publics pour lesquels il a été décidé de surseoir à l’exigence de la signature des documents constitutifs par des certificats de signature électronique BARID ESIGN. Il est même envisagé de rendre obligatoire la soumission électronique à compter du 1er janvier 2021 tout en programmant la digitalisation de l’ensemble des processus de programmation, de passation, d’exécution et de contrôle de la commande publique.
Des mesures de formation à distance par l’OFPPT spécifiquement dédiés aux salariés mis au chômage partiel seraient également les bienvenues…
Le secteur privé s’est-il montré aussi réactif que l’Etat ?
Le monde de l’entreprise s’est lui aussi montré réactif et dynamique. Le télétravail a été mis en place partout où c’était possible et de nombreuses entreprises privées, en coordination avec les pouvoirs publics, ont adapté leur production industrielle pour fabriquer les masques destinés à toute la population, mais aussi les casaques, charlottes, combinaisons, et chaussures pour le personnel hospitalier. 80% des médicaments vendus au Maroc, princeps ou génériques, sont fabriqués au niveau local.
Le secteur de l’éducation a rapidement mis en place des solutions digitales pour délivrer des cours à domicile et les secteurs de premières nécessités tels que la distribution où les principaux supermarchés ont adapté leur stratégie de vente pour offrir des services de livraison à domicile inédits.
Sur le plan de la solidarité citoyenne, la société civile marocaine a une nouvelle fois montré son dynamisme avec des initiatives remarquables sur les plans de la créativité, de l’engagement … et de l’abnégation.
Nous prenons enfin conscience que le civisme, loin d’être un luxe ou une valeur morale quelconque… est un facteur clé de succès puissant dans la gestion de crises.
La science, et donc le savoir et la connaissance, sont réhabilités au détriment des croyances obscurantistes, ce qui permet d’espérer un recul des populismes de tout bord.
La confiance dans l’Etat et les autorités semble revenue, ce qui pour l’avenir est un gage de leadership fort et donc de redressement rapide et ordonné.
Nous découvrons enfin qu’une économie diversifiée comme celle du Maroc est plus résiliente : les pays pétroliers et gaziers comme notre voisine l’Algérie souffriront bien plus malheureusement.
Mais malgré tout cela, ne nous trompons pas, la crise économique sera terrible et sans précédent dans l’Histoire moderne du Maroc.
Justement, quel sera l’impact économique de cette crise sanitaire ?
Sous l’effet d’un double choc sur l’offre et sur la demande, nous pourrions connaître une récession du PIB de plus de 7% en 2020, avec la destruction d’au moins 600.000 emplois sur l’année par rapport à un scénario non Covid, selon certains économistes indépendants. Si le confinement venait à durer plus de 2 mois, la récession pourrait atteindre 9% sur l’année (chaque mois de confinement aurait ainsi un impact de 3% sur le PIB annuel).
L’impact sur notre classe moyenne, gage de notre redressement économique futur, sera ravageur… surtout dans un contexte où les amortisseurs sociaux sont rudimentaires et la représentativité politique et syndicale extrêmement dégradée.
Quel scénario pour négocier une sortie de crise avec le moins de dégâts ?
Dans ces conditions, il est inenvisageable à la sortie de la crise sanitaire de nous limiter aux seules mesures de relances économiques et, au-delà même d’un nouveau modèle de développement, c’est un nouveau contrat social (un new deal), qu’il faudra construire.
Cette refonte du contrat social sera d’autant plus nécessaire que nous entrons définitivement dans un 21ème siècle qui verra s’installer de manière structurelle les bouleversements écologiques, sanitaires, technologiques et économiques. Covid 19 pourrait ainsi n’être que le commencement d’une longue série de crises qui vont obliger les Hommes à adapter en permanence leurs comportements et leurs organisations sociales à un monde qui supportera de moins en moins leurs excès.
Dans cette perspective, il serait alors intéressant d’observer qu’en Europe ou en Asie les pays les plus résilients aux crises sont ceux qui ont centré leur contrat social sur l’humain.
Pour ne prendre que le cas du logement, comment peut-on par exemple raisonnablement envisager d’imposer un confinement rigoureux à des populations qui vivent à 6 en moyenne dans des logements sociaux de 60 m2 (1 m2 par personne) ?
A votre avis, sur quoi ce nouveau contrat social devrait-il reposer ?
Aussi, je vois pour ma part 3 priorités fondamentales pour tout projet sociétal post crise.
D’abord, humaniser nos politiques économiques en alignant capital humain, capital économique et capital écologique.
La sortie de crise, ainsi que la résilience de l’économie marocaine face aux chocs, tant exogènes qu’endogènes, récurrents, reposeront essentiellement sur la mobilisation et la qualité de notre capital humain.
Et remettre le Marocain au centre de toutes les politiques publiques (santé, éducation, logement, territoires, justice et sécurité sociale…) passera tout d’abord par la réhabilitation du service public et une refonte des mécanismes des partenariats publics privés (PPP).
Cette orientation sera confortée par l’évolution de la pensée économique mondiale (donc celle du FMI, de la Banque Mondiale, des organisations internationales …), qui dans le cadre de cette crise systémique et globale réhabilite par tout la dépense publique et remet fondamentalement en cause le sacro-saint dogme néolibéral.
La solidarité nationale à travers l’impôt et la dépense publique, notamment en faveur des plus démunis, devra s’exprimer au Maroc comme ailleurs, et notre nation ne pourra plus faire l’économie de mécanismes d’allocation chômage, ou de pension vieillesse dignes de ce nom.
Bien sûr, un Etat protecteur ne veut pas dire un Etat prodigue, et la rigueur dans la dépense et dans la gestion de la fonction publique sera la clé de succès des nouvelles politiques de dépenses publiques.
Mais, il faut bien comprendre que les amortisseurs sociaux seront incontournables pour permettre à la nation de supporter les « secousses » des crises récurrentes. Ils seront ainsi les principaux garants de la cohésion sociale dans ses crises.
Et pour ces mêmes raisons, toutes les inégalités devront être systématiquement combattues par les politiques publiques et les systèmes inégalitaires devront être mis à bas.
Particulièrement, « l’égalité éducative », pour reprendre la formule de Piketty, sera non seulement un moteur pour le développement économique du Maroc (à travers notamment une compétitivité améliorée de ses entreprises), mais aussi un gage de sa cohésion sociale.
Est-il encore besoin de rappeler que l’essor économique en Europe, en Asie ou en Amérique a reposé essentiellement sur la diffusion d’un enseignement fondamental de qualité et la réduction significative des inégalités éducatives ?
Quelle place de l’industrie de ce nouvel environnement ?
Il va s’en dire aussi que ce sont les pays industrialisés qui résistent mieux à ce type de crise globale.
Une des fragilités de notre pays face aux crises systémiques repose sur son tissu économique composé essentiellement d’activités de service et de négoce. Notre secteur industriel quant à lui a été tourné vers les exportations de composants pour son insertion dans la chaîne mondiale de valeur. Ce choix de politique économique a installé notre forte dépendance aux donneurs d’ordre internationaux, comme le montre le nombre de PME qui ont été obligés de cesser toute activité faute de commandes en raison de la crise du COVID dans les pays clients.
Cette politique nous met également en situation de dépendance par rapport aux importations nécessaires pour répondre, tant aux besoins de consommation basique de la population, que ceux d’une industrie fragmentée à faible valeur ajoutée locale.
Aussi faudra-t-il faire de l’industrialisation une nouvelle priorité en privilégiant par tous les moyens à la disposition de l’Etat (fiscalité, dépenses publiques, garantie, produits CCG, …), les activités industrielles créatrices de valeur et d’emplois particulièrement dans les secteurs de la nouvelle économie.
Cette politique se justifiera particulièrement dans un contexte mondial post-crise qui va connaître une reconfiguration de la mondialisation et certainement une relocalisation industrielle à marche forcée (qui pourrait même toucher Renault et PSA).
Pour cela il faudra bien sûr massivement investir dans la compétitivité industrielle qui repose essentiellement sur la qualification du capital humain et l’innovation. L’éducation, la formation et la R&D devront retrouver leur place dans les politiques économiques de nos gouvernements.
Il faudra aussi libérer les énergies des multiples carcans qui freinent le « bouillonnement » de la créativité dans notre pays et investir sérieusement dans des écosystèmes de l’innovation intégrés et autonomes.
Une stratégie nationale d’envergure pour l’internationalisation de nos entreprises, seul vrai rempart contre un surendettement extérieur structurel, devra concentrer les efforts des meilleures compétences de l’Etat. Cette stratégie devra reposer sur une spécialisation intelligente de notre commerce extérieur en cohérence avec les nouvelles chaines de valeur mondiales qui vont s’installer post-crise.
Dans ce contexte tous nos accords de libre échange devront être revus pour les adapter aux paradigmes de notre new deal économique.
Quel rôle l’Etat sera-t-il appelé à jouer pour amorcer ce nouveau contrat social, du moins, gérer l’après Covid-19 ?
Après l’Etat nation, l’Etat providence, puis l’Etat libéral et régulateur, voici venu le temps de l’Etat visionnaire et protecteur.
L’expérience de la crise du Covid confirme que la société civile, les entreprises et la technostructure étatique aujourd’hui sont les forces vives dynamiques de la nation marocaine.
Par contre, et nul besoin de s’étaler là-dessus, les composantes du système de représentation et les corps intermédiaires (partis, élus, collectivités locales, parlement, syndicats…) sont totalement atrophiés.
La priorité consistera donc à reconstruire un nouveau champ politique et de nouveaux systèmes de représentation, de dialogue et de défense des intérêts des citoyens.
Outre la mise à bas des systèmes inégalitaires évoquée plus haut, la priorité consistera également à rétablir la confiance dans nos systèmes de gouvernance publique.
De nouvelles règles du jeu institutionnel et économique, devront voir le jour pour sanctuariser le principe de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, pour abolir les conflits d’intérêts et instituer des contre-pouvoirs réels et légitimes. Si nous avons pu réguler rigoureusement le confinement obligatoire sur tout le territoire, dans une union nationale qui n’a pas failli, ne pouvons nous pas tout aussi rigoureusement juguler la corruption par exemple ?
Les conditions d’un débat public libre et permanent devront également être réunies pour participer à forger la cohésion sociale.
L’objectif est de saisir cette occasion unique pour réconcilier le champ public avec toute cette tranche de la population qui, n’ayant plus confiance dans les institutions représentatives, s’en est désengagée (je pense aux « boycotteurs » par exemple).
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas ici de faire une analyse macro-économique de la situation générée par le Covid, ni de donner de quelconques recettes pour le nouveau modèle de développement dans ce contexte. Les esprits les plus brillants de la nation s’y attèlent déjà avec conviction.
J’ai juste un sentiment de « Rendez-vous avec l’Histoire », avec cette inquiétude sourde de nous tromper dans le choix de nos priorités post crise.
Au delà de la redéfinition des objectifs de nos politiques économiques ou même de la construction du nouveau modèle de développement, il s’agit de refondre notre capitalisme pour enfin aligner capital humain et capital économique.
Vous avez insisté sur l’élément humain, mais cette crise ne devrait-elle provoquer une remise en cause de nos comportements en tant que citoyens ?
Cette ardente nécessité du changement ne peut se limiter à notre capitalisme et à la sphère publique. Nous avons tous découvert les bienfaits du civisme… ne peut-on pas aussi questionner nos comportements personnels en matière de solidarité, de consommation et du vivre ensemble plus généralement ?
Puisse cette crise nous permettre de prendre conscience de la vanité de nos comportements économiques prédateurs, des courses effrénées à l’enrichissement personnel, du consumérisme compulsif et du « choufouni » (déclinaison marocaine du show-off) pour nous réconcilier avec la sobriété, le « living with less », la solidarité et la citoyenneté.
Cela aussi sera nécessaire pour réconcilier toutes les franches de la population dans le cadre du nouveau modèle de développement.
3 Commentaires
Une bonne base pour un débat qui doit dépasser le consensus actuel sur la nécessité de rompre complètement avec l’alternative État-marché et ouvrir une autre perspective permettant aux générations futures de choisir leur raison de vivre et la raison pour mourir
La répartition des richesses doit obéir à des modes opératoires très démocratiques atteingnuant les disparités sociales, une mise à niveau du développement humain et une amélioration des indicateurs sociaux.
Voici quelques recommandations à mettre en place dans notre modèle de développement économique et sociale :
1 : une refonte du système fiscale reposant sur la cohésion sociale , la rationalité économique et la bonne gouvernance.
2 : l’État doit agir en tant qu’acteur principal pour la régulation du chômage , ceci doit se traduire principalement par l encouragement des investissements à travers des mesures incitatives , une formation professionnelle adaptée au marché de l’emploi.
3 : l Etat doit contrôler les secteurs clés et vulnérables comme la santé et l éducation , l équation public-privée dans ces deux secteurs doit être revue dans le sens ou l ecole public doit garder le statut de référence.
4 : Une Réforme globale du système de santé : santé pour tous , favorisant principalement la formation du corps médical et la mise en place des infrastructures nécessaires. My Taib el Kettani
La pandémie Corona virus a démontré que le monde est très fragile ,les êtres humains meurent chaque jour par des centaines voir des milliers ,les modèles économiques ont démontré leurs limites surtout les économies capitalistiques qui mettent la finance et le gain comme une première priorité . Le virus Corona va certainement changer le monde .les modèles de développement économiques et sociales doivent être revus. Le Corona virus au Maroc coïncide avec la mise en place d un modèle de développement économique et social, ce modèle doit prendre en considération les conclusions et les leçons de cette crise .le corana virus détruira les pays fragiles économiquement et socialement .Ce modèle doit mettre le citoyen marocain au centre de ses préoccupations . L’éducation et la santé sont des éléments clés à reconsidérer , il faut industrialiser davantage notre économie , il faut réduire aussi notre dépendance économique vis à vis de l etranger a travers l industrialisation de notre économie. Le rôle de l Etat est a mon sens très capital et indispensable ne serait ce que dans les temps actuels.
le Maroc doit contrôler les secteurs clés comme l éducation et la santé. L’ équation public-privée dans l enseignement et la santé est à reconsidérer , la répartition des richesses doit obéir à des règles à travers des modes opératoires démocratiques.
Que Dieu protège notre Nation le Maroc que nous aimons tous .