Gagner 7 places en une année et 16 places en deux ans, ne peut être qu’applaudi. Fort heureusement, nous avançons quelque part et cela mérite effectivement d’être fêté par un grand gâteau dans les locaux de la Primature (sic). Toutefois, au sein de la communauté des affaires, le classement du Maroc dans le Doing Business 2020 n’a pas suscité l’enthousiasme à l’unanimité. Les opérateurs, nombreux d’entre-eux ne perçoivent pas la différence entre le rang occupé il y a quelques années et celui gagné aujourd’hui. Ils ont tous le regard braqué sur le taux de croissance qui peine à décoller à cause de multiples contraintes. Ils suivent de très près les disparités sociales et spatiales trop criardes. Ils appréhendent… et croisent les doigts.
Mais ils sont tout de même conscients que le Doing Business se veut un baromètre du climat des affaires pour faciliter l’investissement. Malheureusement, ils ne décèlent pas encore la corrélation existant entre le Doing Business et l’investissement dans la mesure où les flux des IDE ne font que décélérer d’année en année au gré de la pluviométrie et de la conjoncture internationale.
En passant en revue les 10 indicateurs sur lesquels se base le classement, ils regrettent la non-prise en considération des défaillances de l’entreprise, de la pression fiscale… et d’autres indicateurs qui en disent long sur les écueils sur lesquels bute au quotidien l’investisseur national. Un vrai parcours du combattant !
L’investisseur étranger, lui attache une grande importance à l’indice de la corruption qui continue à gangrener notre économie, à la justice qui n’arrive pas encore à se dépêtrer de sa léthargie.
Mieux encore, les investissements étrangers les plus importants se font à un haut niveau via des conventions entre les pouvoirs publics et les investisseurs. A vrai dire, ce type d’investisseurs n’accorde pas une attention particulière au raccordement à l’électricité, au financement et encore moins au permis d’autorisation de construire.
Aujourd’hui, les responsables se frottent les mains et sont confiants qu’ils feront désormais partie du Top 50. Etre aujourd’hui au 53 ème rang laisse entrevoir assurément que faire partie du Top 50 est à portée de main. Mais, il ne faut surtout pas espérer intégrer le cercle des pays émergents avec un taux de croissance économique, bon an mal an, ne dépassant pas 3,5%.
En attendant la croissance économique, fêtons au moins le Doing Business.