En 2018, les crédits budgétaires alloués à la santé et à l’éducation représentent 25,4% du total des crédits ouverts par la Loi de Finances 2018.
Les résultats sont pour autant mitigés.
L’Etat appelé à agir et d’urgence !
Force est de constater que dans un contexte en perpétuelle mutation, de nouveaux types d’investissements surgissent. C’est dire qu’outre les investissements traditionnels, de nouveaux voient le jour (énergies renouvelables, digitalisation, nouvelles technologies…). Leur portée reste pourtant liée au développement du capital humain. C’est là où le bât blesse. « Finances publiques et dépenses d’avenir » telle est la thématique organisée récemment par la TGR avec l’appui de l’Association de la Fondation Internationale des Finances publiques (FONDAFIP). Le choix du thème n’est pas fortuit, mais s’inscrit dans le cadre du rôle que joue l’investissement dans le développement économique du Royaume.
Dans un contexte marqué par la rareté des ressources financières, les investissements s’avèrent très coûteux. D’après Noureddine Bensouda, trésorier général du Royaume, « L’investissement nécessite beaucoup de moyens financiers qui ne sont pas toujours disponibles. Mais le coût du non-investissement au bon moment est, à terme, très pénalisant, surtout pour les pays émergents qui veulent attirer les investisseurs étrangers ». Et il précise que les investissements publics ne peuvent être justifiés que lorsqu’ils présentent des externalités positives ou lorsqu’ils interviennent dans un champ qui n’est forcément pas couvert par le secteur privé.
Relever les défis de la mondialisation et de l’émergence passe nécessairement par une très bonne allocation des ressources financières aussi bien en matière d’éducation que de santé. Dire que le Maroc traîne le pas aussi bien en matière d’éducation que de santé est un secret de polichinelle. Il s’agit même des dépenses prioritaires pour les prochaines années. « Parmi les différentes dépenses d’avenir, celles se rapportant à l’éducation et à la santé sont les plus prioritaires, étant donné qu’elles contribuent au renforcement à long terme de la productivité, à la valorisation du capital humain et au développement économique et social », tient à rappeler le trésorier du Royaume.
Quel rôle pour l’Etat ?
Au Maroc et malgré les budgets alloués à l’éducation et à la santé, les résultats restent pour autant mitigés. En effet, en 2018, les crédits budgétaires qui sont consacrés à l’éducation et à la santé représentent 25,4% du total des crédits ouverts par la Loi de Finances, hors dettes et charges communes.
L’éducation et la santé absorbent 46,1 % des crédits budgétaires destinés à couvrir les dépenses de personnel, 37,3% des crédits de matériel et 12,3% des crédits d’investissement.
Durant l’année 2017, ils employaient 43,3% de l’effectif des fonctionnaires payés par la direction des dépenses de personnel relevant de la Trésorerie Générale du Royaume.
A ce titre vu l’impact des investissements d’avenir sur le développement économique et social des pays, l’Etat doit intervenir pour garantir la réalisation des projets correspondants. Comment ? Les pouvoirs publics sont appelés à concilier entre l’impératif de rationalisation des finances publiques et les exigences des dépenses d’avenir. L’Etat est aussi appelé à jouer un rôle déterminant dans l’orientation des investissements vers les secteurs prioritaires, veiller à leur réalisation dans les délais tout en mettant en place des critères clairs et précis d’évaluation des projets.