Le Maroc demeure un des principaux contributifs Ă l’augmentation des dĂ©faillances d’entreprises au niveau du continent africain. Les partenaires stratĂ©giques du Royaume (Espagne, France, Allemagne, Italie, Inde, BrĂ©silâŠ) devraient enregistrer des augmentations significatives des dĂ©faillances d’entreprises en 2022 et 2023, impactant ainsi mĂ©caniquement la reprise Ă©conomique dans le pays.
Lâinvasion de lâUkraine et les mesures de confinement en Chine renforcent les pressions qui pĂšsent dĂ©jĂ sur la trĂ©sorerie des entreprises. MĂȘme si les mesures publiques de soutien et les rĂ©serves de liquiditĂ©s ralentiront la dynamique de normalisation, Allianz Trade, le leader mondial de lâassurance-crĂ©dit, estime quâĂ lâĂ©chelle mondiale, les dĂ©faillances croĂźtront de 10% en 2022 et de 14% en 2023, approchant ainsi leur niveau dâavant-crise Covid-19.
3 facteurs de rĂ©silience ralentiront la normalisation des dĂ©faillances dâentreprises
Les entreprises font Ă nouveau face Ă dâimportants vents contraires Ă lâĂ©chelle mondiale : perturbations prolongĂ©es des chaĂźnes dâapprovisionnement, goulots dâĂ©tranglement affectant les transports, hausse du prix des matiĂšres premiĂšres, pĂ©nuries de certains intrants, voire de main dâĆuvre, etc. En parallĂšle, elles doivent Ă©galement faire face Ă une hausse des coĂ»ts de financement dans un contexte dâaccĂ©lĂ©ration de lâinflation et de resserrement des politiques monĂ©taires. Autant dâĂ©lĂ©ments qui pĂšsent sur leur rentabilitĂ©, leur activitĂ© et leur trĂ©sorerie.
Toutefois, Allianz Trade identifie 3 facteurs de résilience concernant les entreprises :
- DĂ©but 2022, Ă lâĂ©chelle mondiale, le montant total des liquiditĂ©s dĂ©tenues par les entreprises cotĂ©es Ă©tait 30% supĂ©rieur au niveau observĂ© en 2019 ;
- Les donnĂ©es propriĂ©taires dâAllianz Trade montrent que le nombre dâentreprises fragiles[1]est restĂ© limitĂ© en Europe, particuliĂšrement en Italie (de 11% en 2020 Ă 7% en 2021) et en France (de 15% Ă 12%) ;
- Les chiffres publiés par les entreprises cÎtés au T1 2022 confirment que ces derniÚres ont été en mesure de répercuter les hausses de coûts sur leurs prix de ventes ;
« Ces facteurs laissent penser que lâĂ©conomie mondiale sera en mesure, au moins Ă court terme, dâĂ©viter une forte vague de dĂ©faillances dâentreprises. NĂ©anmoins, les entreprises devront se montrer vigilantes : la normalisation des dĂ©faillances dâentreprises a dĂ©jĂ commencĂ©. Pour certains pays, le retour aux chiffres de 2019 prendra quelques annĂ©es, mais nous sommes dâores et dĂ©jĂ revenus Ă un fort niveau de risque dâimpayĂ©s, tant Ă lâĂ©chelle mondiale que locale », explique Clarisse Kopff, CEO dâAllianz Trade.
Pour la premiÚre fois depuis 2019, les défaillances mondiales rebondiront en 2022 et 2023
Allianz Trade a identifiĂ© plusieurs poches de fragilitĂ©s, qui pourraient rĂ©sulter en une hausse prononcĂ©e des dĂ©faillances dâentreprises Ă lâĂ©chelle mondiale en 2022 et 2023.
Tout dâabord, en 2021, le BFR sâest particuliĂšrement accru chez certains des partenaires Ă©conomiques stratĂ©giques du Maroc, notamment en Asie (+2 jours), en Europe Centrale et de lâEst (+2 jours) et en AmĂ©rique Latine (+2 jours). Une tendance Ă©galement observĂ©e dans certains secteurs comme les Ă©quipements des mĂ©nages (+8 jours), lâĂ©lectronique (+3 jours) et les machines et Ă©quipements (+2 jours).
Ensuite, en Zone Euro, le ratio dette / PIB des entreprises non-financiĂšres sâest considĂ©rablement dĂ©gradĂ© en 2021 (+5,2 points, contre +3,5 points pour les USA). Enfin, le contexte international actuel a engendrĂ© un dĂ©clin du pouvoir dâachat des mĂ©nages, et pourrait rĂ©sulter en un ralentissement de la demande des consommateurs.
Dans ce contexte, Allianz Trade estime que les dĂ©faillances dâentreprises Ă lâĂ©chelle mondiale croĂźtront de +10% en 2022 et de +14% en 2023 (-12% en 2021). « Pour la premiĂšre fois depuis 2019, nous estimons que les dĂ©faillances dâentreprises rebondiront Ă lâĂ©chelle mondiale en 2022 et 2023, se rapprochant ainsi de leur niveau prĂ©-Covid-19. En France et en Allemagne, les dĂ©faillances croĂźtront lors des deux prochaines annĂ©es, mais le nombre de cas restera artificiellement bas du fait des fortes mesures publiques de soutien, qui devraient Ă nouveau retarder la normalisation », dĂ©veloppe Maxime Lemerle, Responsable des Ă©tudes dĂ©faillances chez Allianz Trade.