Après plusieurs semaines de tension, de discussions et de polémiques sur le sort des enseignants contractuels, le ministre de tutelle Saaïd Amzazi a tenu une conférence de presse mercredi 27 mars pour tirer au clair cette situation.
Accompagné du ministre délégué auprès du Chef de Gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et la Société Civile et Porte-Parole du Gouvernement, Mustapha El Khalfi, S. Amzazi a précisé que le mode de « contractualisation » a été définitivement abandonné après l’approbation, par les conseils d’administration des AREF, réunis le mercredi 13 mars 2019 au cours d’une session extraordinaire, des amendements introduits aux statuts des cadres de ces académies, et l’abrogation de toutes les dispositions qui renvoient à la « contractualisation ». Les enseignants sont désormais des fonctionnaires dans le cadre de la fonction publique régionale.
Et pourtant, cette victoire ne semble toujours pas satisfaire les enseignants qui continuent leur mouvement de protestation et de grève.
Le ministère de tutelle avait tout de même mis en garde les enseignants en date du 18 mars des conséquences de leurs actes sur le devenir des étudiants. Le Gouvernement estime qu’il a respecté tous ses engagements en améliorant les statuts des cadres des AREF et en introduisant toutes les garanties nécessaires à la stabilité professionnelle et la sécurité d’emploi pour ces cadres. Parmi les réformes introduites celles relative à la titularisation tout en conservant l’ancienneté acquise à l’académie ; le droit à la promotion dans l’échelle et l’échelon tout au long de leur carrière ; la retraite suite à une maladie grave en garantissant aux cadres des AREF les mêmes droits garantis pour les fonctionnaires de l’Etat ; le cas d’invalidité physique en appliquant les mêmes dispositions juridiques qui s’appliquent à tous les fonctionnaires des administrations publiques. Il s’agit également du droit à la mutation au niveau régional et le droit de passer les différents concours tels que celui des inspecteurs, de l’orientation et la planification, le cycle d’agrégation, celui de l’administration pédagogique, ainsi que le droit d’occuper des postes de responsabilité.
Mais pas seulement, les Académies Régionales de l’Education et de la Formation ont procédé au versement des salaires aux enseignants cadres des AREF après l’approbation des amendements introduits aux statuts de ces cadres, et ont organisé l’examen de qualification professionnelle pour ces cadres, passé par 3.000 enseignants parmi 11.000 enseignants de la promotion 2016, ce qui leur a permis d’être titularisés.
Quant à la question de la retraite, les deux ministres ont affirmé que le gouvernement, dans le cadre de la réforme des régimes de retraite, procédera à la fusion de la caisse de retraite marocaine et le régime collectif d’allocation de retraite, ce qui ne poserait donc aucun problème en ce qui concerne la retraite de ces cadres à l’avenir, précise à le ministère dans un communiqué.
Ils ont également rassuré les parents et les tuteurs des élèves sur la continuité du service public et de la garantie du droit des élèves à la scolarisation, en rappelant que les Académies Régionales de l’Education et de la Formation et leurs directions provinciales ont pris toutes les mesures nécessaires pour assurer le temps scolaire, rattraper les heures perdues, et garantir la protection nécessaire pour tous les enseignants à l’intérieur et à proximité des établissements scolaires afin de leur permettre d’exercer leurs fonctions dans les meilleures conditions.
« Tout en saluant le sens de responsabilité des enseignants qui ont placé les intérêts des élèves avant toute considération et ont continué à remplir leur devoir professionnel, ainsi que les enseignants qui se sont portés volontaires pour assurer un soutien scolaire aux élèves et compenser le temps perdu, ainsi que la mobilisation des parents et des tuteurs pour assurer le droit de leurs enfants à la scolarisation, le Gouvernement invite les enseignants à rejoindre leurs lieux de travail, d’autant plus qu’il n’y a aucune raison qui justifie cet arrêt collectif du travail. Rappelant que les Académies Régionales de l’Education et de la Formation seront, dans le cas contraire, contraintes d’appliquer les procédures administratives en vigueur vu le préjudice subi par les élèves», conclut le communiqué du ministère.