Ecrit par L. Boumharou |
Depuis juillet, la FNBTP attire l’attention du Chef du gouvernement sur la reconduction de la durĂ©e de 6 mois de la circulaire adressĂ©e en avril dernier aux donneurs d’ordre publics afin de prendre en compte la conjoncture nationale et internationale dans l’exĂ©cution des marchĂ©s publics. Une circulaire qui malheureusement n’a pas Ă©tĂ© appliquĂ©e par tous les ordonnateurs publics.
En raison des cirses qui se sont succĂ©dĂ©, le secteur du BTP nâarrive pas Ă sortir la tĂȘte de lâeau. Câest du moins ce quâont affirmĂ© les membres de la FĂ©dĂ©ration nationale du bĂątiment et des travaux publics (FNBTP) lors dâune rencontre organisĂ©e ce 5 janvier avec les mĂ©dias Ă la suite de la tenue de lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
A entendre les professionnels, rien ne va dans le secteur depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Les opérateurs continuent de subir de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire ainsi que de la crise ukrainienne qui a eu un impact direct sur les cours des matériaux de construction.
« Câest une Ă©niĂšme alarme que nous lançons aujourdâhui aux pouvoirs publics afin de soutenir les opĂ©rateurs du secteur et prĂ©server les milliers dâemplois », a dĂ©plorĂ© le prĂ©sident de la FNBTP, Mohamed Mahboub.Â
La FĂ©dĂ©ration a prĂ©cisĂ© que les effets de ces crises sâaccentuent poussant plusieurs entreprises du secteur Ă mettre la clĂ© sous le paillasson sans donner des chiffres pouvant mesurer lâampleur de cet impact.
Pour attĂ©nuer lâimpact de cette conjoncture qui perdure, le Chef du gouvernement avait pourtant adressĂ© en avril dernier une circulaire aux maĂźtres dâouvrages publics les appelant Ă prendre en compte cette conjoncture dans la gestion de leurs relations avec les entreprises du BTP notamment celles qui rĂ©alisent les ouvrages et qui nâont pas seulement dĂ» faire face Ă la hausse des coĂ»ts des intrants et des frais de fret et de transport, mais Ă©galement, Ă la dĂ©sorganisation des chaines dâapprovisionnement, des impacts des restrictions de dĂ©placement.
Cette circulaire de 6 mois, qui a pris fin en octobre dernier, nâa malheureusement pas donnĂ© les rĂ©sultats escomptĂ©s dĂ©plorent les professionnels. Et pour cause, bon nombre de maĂźtres dâouvrage publics nâont pas appliquĂ© cette circulaire selon la FNBTP qui dĂ©nonce lâexistence dâun fossĂ© entre les dĂ©cideurs politiques gouvernementaux et les dĂ©cideurs sur le terrain, notamment les maitres dâouvrages.
Les opĂ©rateurs du BTP affirment que les donneurs dâordre nâont pas respectĂ© les directives de cette circulaire pour ne citer que : la rĂ©siliation des marchĂ©s en cours sans confiscation des garanties pĂ©cuniaires ; en raison de lâimpossibilitĂ© de continuation dâun marchĂ© au vu de la persistance de la conjoncture Ă©conomique exceptionnelle (inflation) ; la rĂ©gularisation, par avenant, des dĂ©lais dâexĂ©cution des marchĂ©s en cours et enfin certains maitres dâouvrages ayant introduit des clauses de renonciation dans ces avenants. Certains ont mĂȘme appliquĂ© des pĂ©nalitĂ©s de retard au grand dam des entreprises dĂ©jĂ fragilisĂ©es par la conjoncture nationale et internationale.
Aussi la FĂ©dĂ©ration dĂ©nonce-t-elle lâabsence de retour ou le refus des requĂȘtes visant Ă la revue des modalitĂ©s de la rĂ©vision des prix. Les maitres dâouvrages sollicitĂ©s refusent de procĂ©der Ă la passation dâavenants, soit pour intĂ©grer des formules de rĂ©vision dans le cas des marchĂ©s Ă prix fermes, soit pour supprimer le plafonnement appliquĂ© aux montants des prix rĂ©visĂ©s, ou bien pour appliquer des formules plus adaptĂ©es sur la base dâindex mis Ă jour, prĂ©cise la FNBTP.
« Dans lâĂ©valuation, nous avons constatĂ© un certain nombre de maitres dâouvrages publics, notamment dâĂ©tablissements et dâentreprises publiques ainsi que dâorganismes relevant des collectivitĂ©s territoriales placĂ©s sous la tutelle du MinistĂšre de lâintĂ©rieur (en particulier les sociĂ©tĂ©s dâamĂ©nagement), qui nâont pas fait preuve de la diligence nĂ©cessaire dans le traitement des requĂȘtes des entreprises, voire nĂ©cessaire dans le traitement des requĂȘtes des entreprises, voire dĂ©cident de nĂ©gocier les acquis de lâesprit et de la lettre de la Circulaire », a fait savoir la FNBTP.
En dâautres termes, les maĂźtres dâouvrage ont fait fi des directives du Chef du gouvernement poussant les entreprises les plus touchĂ©es au bord de la faille.
Et pourtant malgrĂ© cet Ă©tat de fait, la FNBTP a appelĂ© le Chef du gouvernement Ă reconduire la durĂ©e de validitĂ© de ladite circulaire pour une durĂ©e de 6 mois pour faire face Ă ce contexte Ă©conomique difficile qui persiste. Bien entendu et afin d’Ă©viter le mĂȘme scĂ©nario, la FNBTP appelle Ă une reconduction en veillant Ă garantir la bonne application par tous les ordonnateurs publics concernĂ©s en introduisant les amendements qui vont Ă©claircir des dispositions afin de faciliter et uniformiser leur application ainsi que lâinstallation des commissions prĂ©vues chargĂ©es du rĂšglement des litiges.
Deux courriers ont été envoyés par la Fédération (en juillet et octobre) au Chef du gouvernement sans suite.
Autre revendication de la FNBTP, l’actualisation des formules de la rĂ©vision des prix d’une part et d’autre part accorder aux entreprises du BTP une aide sur le gasoil comme ça Ă©tĂ© le cas pour le secteur du transport.
Ceci dit, la FĂ©dĂ©ration a laissĂ© comprendre qu’en cas de non satisfaction des dolĂ©ances, des actions seront prises pour sensibiliser les pouvoirs publics sur la gravitĂ© de la situation.Â