Ecrit par Imane Bouhrara |
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement est l’un des leviers de la relance de l’économie nationale à travers le soutien de l’investissement, l’une des 4 orientations générales du PLF 2023. D’ailleurs, dans ce projet, et dans l’effort d’investissement global du secteur public, le Fonds est doté de 45 Mds de DH inscrit au PLF 2023 au lieu de 15 milliards de DH.
Il faut dans ce sens rappeler que dans le plan de relance présenté il y a plus de deux ans par l’ancien ministre des finances, le fonds est doté de 15 Mds de DH du budget de l’Etat alors que 30 milliards de DH levées auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux.
L’Etat a probablement décidé d’opérationnaliser le fonds créé en société anonyme à Conseil d’administration, en ouvrant le bal pour que les 15 Mds permettent de lever les 30 milliards de DH restant. Ou bien, lancer le fonds et dans une seconde étape ouvrir son capital aux tiers.
En effet, l’article 2 de loi n° 76-20 portant création du « Fonds Mohammed VI pour l’Investissement » dispose : « Le capital social initial du Fonds est détenu intégralement par l’Etat. Son montant est fixé par voie réglementaire. Le Fonds peut ouvrir son capital dans la limite de 49% à condition que la part d’aucun organisme ne relevant pas de l’Etat n’atteigne 33% du capital dudit Fonds ».
En tout état de cause, la question demeure posée.
Interrogé par nos soins lors d’un point de presse sur le PLF 2023, tenu le 25 octobre à Rabat, sur les évolutions des discussions avec les investisseurs et l’opérationnalisation du Fonds, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah a assuré que le Fonds Mohammed VI pour l’investissement sera opérationnalisé dans les prochaines semaines.
Elle a par ailleurs expliqué que les discussions ont été menées avec l’ensemble des institutionnels marocains pour leur exposer la vision et la structuration du Fonds. Mais aussi pour évoquer les questions en lien avec le fonctionnement du Fonds et sa gouvernance, notamment des garanties sur les choix des investissements et les garanties d’investissement.
Des discussions ont également été menées avec des institutionnels internationaux qui connaissent et investissent au Maroc via d’autres fonds, pour détailler la vision, les secteurs d’intervention, les critères d’attribution, la gouvernance du Fonds.
Mais pas encore de discussions avec des investisseurs internationaux privés, assure la ministre.
Par ailleurs et dans le même sillage, la ministre a été interpellée sur le projet de restructuration du Fonds Ithmar notamment pour éviter les chevauchements.
Elle a juste expliqué que cela demande des clarifications des missions et que dès que ce travail est achevé par le directeur du Fonds et ses équipes, les médias auront plus d’informations à ce sujet.