Le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain organise à partir du 20 octobre 2020, une rétrospective de l’artiste Fouad Bellamine « Entrée en matière » retraçant 50 années de création artistique.
C’est la première rétrospective jamais consacrée à un artiste marocain vivant. Une centaine d’œuvres essentielles provenant de musées internationaux et de collections particulières couvrent 50 années de création et restituent l’intégralité de son parcours artistique, jusqu’aux œuvres les plus récentes.
Le dispositif de l’exposition permet d’appréhender l’œuvre dans sa diversité, et donner du sens à l’approche sérielle de l’artiste qui ne se réduit pas à une répétition ou à des variations sur le motif architectural parallélépipédique coiffé d’une demi sphère baptisé marabout. Pour beaucoup, ce motif-prétexte résume l’œuvre picturale de Fouad Bellamine, en lui conférant une dimension figurative et symbolique qui n’est pas dans le dessein de l’artiste. Au fil du parcours de l’exposition, le regardeur peut découvrir que cette matrice est l’aboutissement d’une investigation spatiale qui a duré des décennies.
Ce corpus d’œuvres s’inscrit dans le contexte de l’histoire du monde et de l’art, au cœur de sa sensibilité et de ses préoccupations métaphysiques et en lien avec son itinéraire personnel, fruit des rencontres et des opportunités qui l’ont façonné comme artiste.
Au fil d’un parcours chronologique, chaque étape de création met en concordance les œuvres de l’artiste avec ses rencontres et l’histoire du moment à travers photographies et documents et l’appui d’un dispositif textuel. Le cheminement s’organise schématiquement en six sections chronologiques.
L’exposition s’ouvre avec les œuvres de jeunesse, réalisées par Bellamine lors de sa période minimale des années 70 caractérisée par des petits et moyens formats à la gestuelle discrète. La déambulation nous conduit ensuite vers les travaux de la période parisienne, où se joue une dialectique de la gestuelle et de l’espace fondatrice de son œuvre.
On suit alors la progression architecturale du motif à travers des toiles d’un expressionnisme fougueux au chaos jouissif, ponctués par des moments expressionnistes dominés par le principe de silence où le motif se tient au bord de l’évanescence et de l’espace-temps.