Les négociations pour établir une taxation internationale des multinationales du numérique viennent officiellement d’être prolongées jusqu’à la mi-2021. En l’absence d’un accord, l’OCDE estime que l’économie mondiale pourrait perdre jusqu’à 100 milliards de dollars de recettes fiscales et qu’une guerre commerciale s’installerait dans le temps.
Un échec des discussions internationales en vue de réformer la taxation des grandes multinationales pourrait générer jusqu’à 100 milliards de dollars – 84,8 milliards d’euros – de manque à gagner pour l’économie mondiale et déclencher une guerre commerciale. C’est le montant estimé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont les propos sont rapportés par Reuters. Cette déclaration intervient quelques semaines seulement après que Bruxelles a fortement haussé le ton vis-à-vis des Gafam (acronyme désignant respectivement Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
Un prolongement des négociations
Alors que le commissaire européen au Marché intérieur, le Français Thierry Breton, jugeait que ces entreprises sont « trop grosses pour ne pas s’en soucier », près de 140 pays membres de l’OCDE ont convenu de prolonger jusqu’à la mi-2021 les discussions au sujet de leur encadrement. Un calendrier retardé par la crise du nouveau coronavirus et à l’élection présidentielle américaine, et qui n’est pas du goût de l’Union européenne. L’organisation supranationale a, en effet, fait part de son intention d’implémenter d’ici à la fin 2020 une législation pour superviser l’expansion de ces géants.
Ce bras de fer dure depuis plusieurs années. Certains Gafam se sont acquittés d’amendes sur le Vieux continent, accusés de bénéficier d’avantages déloyaux en matière d’imposition vis-à-vis de plus petits concurrents – ils déclarent leurs bénéfices dans des pays appliquant de très faibles taux d’imposition, tels que l’Irlande, quelque soit le lieu où ils opèrent leurs activités. Leur gestion des données personnelles et fausses informations est également pointée du doigt. Comme le relève Reuters, la pression de l’opinion tend à s’accroître alors que la crise sanitaire et économique pèse sur les budgets nationaux.