Les nouveaux contrats de propreté au niveau de Casablanca ne démarrent pas sous de bons auspices. Et pour cause, les deux délégataires retenus à savoir Derichebourg et Averda (ayant commencé le travail effectif le 21 juin) font face à un héritage empoisonné. Il s’agit des employés communaux qui dans le cadre des anciens contrats étaient mis à la disposition des gestionnaires en contrepartie de primes.
Sauf que l’appel international à la concurrence pour la gestion déléguée des services de propreté à Casablanca n’a pas inclut les employés communaux dans les contrats. Seuls les employés de l’ancien délégataire sont repris par les nouveaux gestionnaires.
Alors pourquoi les employés communaux sous l’égide de l’UMT organisent-ils ce jeudi 19 septembre un sit-in devant la Commune de Casablanca pour dénoncer le non versement des primes depuis le mois de août ainsi que les primes de la rentrée scolaire par Derichebourg ? Pourquoi dénoncent-ils uniquement Derichebourg et non pas Averda ?
Pour mieux comprendre les dessous de cette histoire, nous avons contacté une source proche du dossier qui a souhaité garder l’anonymat.
Il s’agit d’environ 1.200 employés communaux dont le sort n’est aujourd’hui pas clarifié. Depuis juin, soit depuis l’entrée en vigueur effective des nouveaux contrats, ces employés n’ont pas été déployés comme l’avait promis la Commune. Il est vrai qu’ils ne sont pas tous concernés puisqu’environ 400 ont été récupérés par Averda qui a renoué avec les anciennes pratiques. Averda a préféré continuer à verser des primes au lieu de recruter des salariés propres à la société.
Ce qui n’est pas le cas de Derichebourg qui elle a plutôt opté pour le recrutement 800 agents afin de garantir la mise en œuvre effective du cahier des charges. « Assurer un bon service avec obligation de résultat en employant une main-d’œuvre qui ne relève pas de la responsabilité de l’entreprise et par conséquent elle ne peut être sanctionnée en cas de non-respect des clauses du contrat relève de l’impossible », nous confie notre source.
Faut-il rappeler que parmi les exigences des nouveaux contrats, les deux délégataires doivent mettre en œuvre tous les moyens matériels nécessaires (parc roulant, en qualité et en quantité, une conteneurisation suffisante et adaptée à la typologie d’habitat, matériel du balayage …) et le personnel (cadre et agents d’exécution) ayant les qualités et les compétences professionnelles requises pour accomplir les tâches prévues par le cahier des charges.
Cela dit, les 800 agents communaux qui manifestent aujourd’hui et prévoient un autre sit-in le 24 septembre, ne relèvent pas de la responsabilité des gestionnaires mais plutôt de la Commune qui n’arrive toujours pas à les réintégrer.
Ce mouvement de contestation ne va donc pas perturber les services de propreté au niveau de la capitale économique puisque ces personnes ne sont plus à la disposition des délégataires depuis le 21 juin.
Mais la question qui se pose d’emblée : Que fait la Commune de Casablanca pour remédier à cette situation ? Quel est le sort réservé à ces employés qui depuis juin dernier n’ont pas de visibilité sur leur avenir ?
Nous avons tenté de contacter à plusieurs reprises le vice-président de la Commune de Casablanca Mohamed Haddadi pour en savoir plus sur les mesures à mettre en place pour y remédier à cette situation mains en vain.