La gestion des risques se veut aujourd’hui un impératif important pour les différents pans du tissu économique national. La question qui se pose d’emblée est comment rendre les risques assurables et faire en sorte que pour certains risques (digitalisation, intelligence artificielle…), la menace devienne une opportunité.
La 5ème édition du Forum international du Risk-management organisée les 14 et 15 janvier par Interworld en partenariat avec l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise au Maroc est une occasion pour débattre des nouveaux enjeux face à la prépondérance de nouveaux risques et surtout lancer la réflexion sur les nouvelles couvertures à même de protéger l’économie dans son ensemble.
D’année en année, une nouvelle vague de risques arrive avec comme corollaire la nécessité de l’implémentation de nouveaux instruments de gestion. L’analyse de l’évolution des risques depuis l’année 2008 jusqu’à 2018, fait ressortir que si dans les années 2000, les risques prédominants étaient à forte connotation économique, aujourd’hui on parle de risques liés au changement climatique, aux catastrophes naturelles, à la crise de l’eau, à la fraude, au vol des données… Des nouveaux risques qui se traduisent par des conséquences socio-économiques fâcheuses.
Ajoutons à ces risques environnementaux et numériques, ceux géopolitiques (conflits, guerres…). Inutile de rappeler que les risques géopolitiques entraînent à leur tour dans leur sillage les problèmes de migration et la prolifération des maladies.
«Cette interférence des risques doit être comprise et assimilée par les managers », annonce Aziz Derj, président de l’Association Pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise. Au Maroc dans le Top 10 des risques, on trouve le chômage, le problème de l’énergie, l’instabilité sociale, la crise fiscale, l’informel…
Dans une étude récente, Allianz Global a énuméré comme nouveaux risques au Maroc, l’interruption d’activité, la cyberattaque, les catastrophes naturelles, l’évolution des marchés… Aussi, la revenue marocaine de recherche en management et marketing a-t-elle listé comme risques pour les PME, l’augmentation des coûts, les difficultés de financement, l’insolvabilité des clients, le rétrécissement des marchés. C’est dire que la gestion des risques s’érige d’année en année en une priorité nationale.
Les risques à prioriser
En 2008, le Gouvernement du Maroc en collaboration avec la Banque mondiale et l’OCDE se sont attelés à l’élaboration de la stratégie nationale de la gestion intégrée des risques. Une stratégie fondée sur une action interministérielle et déclinée au niveau des communes. L’étude en question s’est articulée autour de trois importantes mesures d’intervention : les mesures institutionnelles transversales, les mesures de prévention et d’atténuation des risques et le transfert des risques et assurances. Le gouvernement avait identifié trois risques à prioriser : les catastrophes naturelles, la volatilité des prix, les risques dans le secteur agricole. Tous ces risques ont des impacts socio-économiques considérables. Mais valeur aujourd’hui, le Maroc ne dispose pas d’une stratégie intégrée de gestion de risques. On parle souvent d’actions ponctuelles et éparpillées dans le temps et dans l’espace. On gère au jour le jour.
Une chose est sûre : tous les risques susmentionnés suscitent la réflexion de manière critique et fortement créative. Ils suscitent par ailleurs de nouveaux outils d’appréciation auxquels les assureurs doivent s’adapter en proposant de nouvelles solutions. Encore faut-il que le législateur accepte de jouer le jeu.