Croissance économique, emploi des jeunes, climat des affaires… les points à l’ordre du jour de la récente rencontre.
Les deux derniers discours du Souverain à l’occasion de la fête du Trône et à celle de la jeunesse ont pointé du doigt plusieurs incohérences et défaillances qui prennent la croissance économique, en l’occurrence le volet social, en otage.
C’est dire que la rentrée s’annonce difficile pour ne pas dire houleuse pour les différents responsables et opérateurs économiques. Des mesures draconiennes doivent être prises pour améliorer l’investissement dans le secteur privé, le taux d’emploi… Des objectifs qui ont pour toile de fond un climat des affaires favorable.
C’est d’ailleurs dans ce sillage que s’inscrit la séance de travail tenue vendredi dernier entre Saad Eddine El Otmani, Chef du Gouvernement, et Salaheddine Mezouar, Président de la CGEM. Ladite séance s’est tenue en présence d’une délégation composée de membres du bureau de la Confédération et de plusieurs ministres notamment le ministre de l’Économie et des Finances, le ministre de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle, le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance et le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargé de l’investissement.
Gouvernement et Patronat, conscients de l’urgence des dossiers relatifs à la croissance économique et à l’emploi, ont abordé les moyens de multiplier les efforts en faveur des jeunes, l’encouragement des PME et des entreprises innovantes, la simplification des procédures, la réduction des délais de paiements, la facilitation de l’accès à la commande publique et le renforcement des programmes de formation répondant aux besoins du marché de l’emploi.
Le Chef du Gouvernement a saisi l’occasion pour présenter les grandes lignes de la politique gouvernementale qui repose sur un ensemble de réformes relatives à l’amélioration du climat des affaires et à l’encouragement de l’investissement privé. Il a notamment cité le chantier de réforme des Centres Régionaux d’Investissement, la mise en œuvre du processus de décentralisation administrative et la promotion du partenariat public-privé.
Le patron des patrons, a pour sa part, évoqué plusieurs axes et réformes prioritaires pour le secteur privé. Il a également affirmé l’adhésion forte et responsable de l’entreprise à toutes les initiatives qui permettent de dynamiser l’investissement et accélérer la croissance économique et le développement social.
Emploi : l’ambiguïté pénalisante ?
Dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finance 2019, il a été également procédé à la mise en place d’un premier groupe de travail conjoint, devant s’atteler à l’examen des propositions de mesures en faveur de l’entreprise et du climat des affaires. « Ce groupe de travail est présidé du côté gouvernemental par Mohammed Benchaaboun, ministre de l’économie et des finances et du côté de la CGEM par Ahmed Rahhou, Vice-Président », apprend-on du côté de la CGEM.
Les deux parties ont convenu de tenir une prochaine rencontre dans deux semaines lors de laquelle doivent être exposés les résultats des projets précités.
Au-delà de la pertinence des mesures qui seront proposées de part et d’autre, Patronat et gouvernement doivent être conscients que le modèle économique actuel se base sur l’impulsion de la demande interne largement approvisionnée par les exportations. Ce qui se traduit machinalement par le transfert d’une grande partie de l’effet multiplicateur vers l’étranger. Aussi, le modèle actuel souffre-t-il d’une faible valorisation du capital humain.
Enfin, pour les entreprises, la réduction du chômage, en particulier celui des jeunes est intimement liée à la flexibilité du marché du travail. Il ressort que la rigidité présumée du marché de travail freine incontestablement tout effort de recrutement.