Comme une trainée de poudre, le mouvement #GoogleWalkOut qui a démarré à Singapour où une centaine d’employés s’étaient regroupés en Interne, a touché d’autres pays d’Asie comme le Japon et l’Inde. Le mouvement a ensuite gagné l’Europe pour les Etats Unis d’Amérique. A l’origine de ce mouvement qui dénonce la gestion du harcèlement sexuel dans le groupe, une enquête publiée le 25 octobre dans le New York Times qui affirmait que Google avait couvert ces dernières années une série de cas de harcèlements sexuels impliquant de hauts responsables, dont Andy Rubin, le créateur du système d’exploitation mobile Android, parti du groupe en 2014 avec une indemnité de 90 millions de dollars. Accusations qu’Andy Rubin avait niées.
L’article évoque aussi d’autres histoires : celles de cadres de l’entreprise restés en poste malgré des accusations similaires, avec la garantie que les abus sexuels dont on les accuse ne soient jamais révélés publiquement.
Google de son côté, a souhaité se montrer rassurant. Son CEO Sundar Pichai a ainsi envoyé un communiqué en interne, dans lequel il explique avoir mis en place en 2015 un programme de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’entreprise. Depuis cette date, 48 employés ont été renvoyés pour ce motif, indique-t-il. S’exprimant jeudi soir, lors d’une conférence organisée par le « New York Times », à New York, il a reconnu qu’il y avait « de la colère et de la frustration au sein du groupe ».
Selon lui, Google a « adopté une position très stricte » concernant les comportements inadéquats ces dernières années mais « des moments comme celui-ci montrent que nous ne l’avons pas toujours fait correctement ».
Mardi soir, dans un autre message interne rendu public par le site spécialisé Ars Technica, le dirigeant s’est dit « profondément désolé pour les actions passées et le mal qu’elles ont causé aux employés ».
Alphabet, maison mère de Google, a confirmé mercredi que Rich DeVaul, un responsable de « X », la division du groupe dédiée aux projets futuristes (ballons pour diffuser internet, drones de livraison…), venait de partir sans indemnités.
Rich DeVaul faisait partie des hauts cadres « protégés » par Google alors que le groupe les savait accusés de harcèlement, selon le « New York Times ». D’après le quotidien, il avait fait des avances en 2013 à une femme qui candidatait chez Google, rapporte l’OBS.