Dans un communiqué, la SNEP (Société Nationale d’Electrolyse et de Pétrochimie) tient à apporter quelques précisions sur l’incident survenu cet après-midi au niveau du site de Mohammadia.
» Lundi 31 mai 2021 à 15h15, lors du premier jour de l’arrêt général annuel de maintenance du complexe industriel SNEP (Société Nationale d’Electrolyse et de Pétrochimie), un accident de travail a eu lieu , causé par la déflagration d’un bac vide d’acide chlorhydrique de petite taille (7 mètres cube) préalablement inerté », lit-on dans le communiqué.
La SNEP précise que malgré toutes les mesures de sécurité entreprises par la société, cet accident a malheureusement causé le décès de deux personnes d’une société sous-traitante, effectuant des travaux au niveau dudit bac.
« Les autorités locales ont aussitôt été avisées et se sont présentées sur les lieux. La direction générale et l’ensemble de l’équipe SNEP sont profondément touchés et présentent leur sincères condoléances aux familles des défunts », précise la même source.
A cet effet, SNEP informe ses partenaires, que cet incident n’aura pas d’impact sur ses activités.
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»un accident de travail …. , causé par la déflagration d’un bac vide d’acide chlorhydrique de petite taille (7 mètres cube) préalablement inerté”, lit-on dans le communiqué. »
»La SNEP précise que malgré toutes les mesures de sécurité entreprises par la société, cet accident a malheureusement causé le décès de deux personnes d’une société sous-traitante, effectuant des travaux au niveau dudit bac. » !
Personnellement, il m’est difficile de gober ces deux affirmations pour les raisons suivantes :
1) Un bac de 7 mètres cubes (7000 litres) n’est pas un petit bac. Un tout petit réservoir de quelques litres seulement et même d’un demi-litre peut, sous l’effet de la chaleur provenant du soudage ou de n’importe quelle autre source, constituer l’équivalent d’une bombe dont la déflagration peut provoquer des pertes humaines et des dégâts matériels énormes.
En temps de guerre, les soldats ne sont pas armés de grenades de plusieurs litres.
2) Sans généraliser, les normes de sécurité existent dans notre pays mais elles sont tout simplement ignorées. Nous pouvons constater cela partout ; du simple garage ou atelier du coin jusqu’à des établissements industriels de grosse pointure. Rares sont les établissements industriels et autres qui disposent vraiment de systèmes de sécurité complets avec des procédures claires conformes aux normes, une formation continue du personnel en matière de sécurité, des briefings quotidiens de tout le personnel pour le maintenir en alerte et lui rappeler et enfin, un contrôle continue surtout dans les industries à risque comme c’est les cas ici.
3) Affirmer que le bac à l’origine de ce malheureux accident a été ‘’inerté’’ est vide de sens. Jamais un bac correctement neutralisé selon les normes n’aurait provoqué un tel désastre.
Un bac bien ‘’inerté’’ ? On ne dit pas comment. Mais les normes de sécurité sont très claires. Avant de procéder aux travaux de soudage :
– Est-ce que le bac d’acide chlorhydrique a été lavé et rincé plusieurs fois ?
– Est-ce qu’il a été déconnecté en amont et val du reste du procédé industriel ?
– Est-ce que les tuyauteries de raccordement amont et aval ont été obturées ?
– Est-ce qu’un détecteur de gaz nocifs et/ou explosifs a été utilisé pour s’assurer de l’état ‘’inerté’’ du bac ?
– Est-ce que le bac a été rempli d’eau jusqu’à l’endroit ou devait se pratique la soudure, ou rempli et alimenté en continu d’un gaz inerte jusqu’à la fin de l’opération de soudage ?
– Est-ce la surface de l’eau de remplissage, si c’est le cas, ainsi que tout l’espace de travail étaient bien ventilés durant toute la durée des travaux de soudage ?
– Est-ce que les responsables hiérarchiques ont inspecté l’aire des travaux de soudage et se sont assurés du respect strict des procédures de sécurité ?
– Est-ce que ces procédures existent ? Sont-elles consignées dans le bon de travaux remis aux victimes chargées de réaliser les travaux de soudage ?
Voilà, donc, certains principes de sécurité très simples dont la mise en œuvre ne coûtent pratiquement rien mais qui participent à la protection et la sauvegarde des vies humaines.
Et puis, …, quand il y a mort d’hommes on doit éviter, autant que possible de parler de dégâts matériels …