Malgré les mesures prises par le ministère de l’Education nationale pour garantir une bonne rentrée scolaire 2019-2020, les niveaux 3 et 4 de l’enseignement primaire connaîtront une rentrée mouvementée en raison de l’indisponibilité de certains manuels. Rappelons que les programmes de 4 matières de ces niveaux à savoir l’arabe, le français, les mathématiques, les sciences et l’histoire-géo ont été révisés. Qui dit révision dit changement de manuels. Il s’agit a priori de 25 manuels sur 390 manuels homologués.
Si cela réjouit pour autant les éditeurs, il n’en est pas de même pour les parents qui en plus de coût que cela engendre (pas possible de réutiliser des anciens livres), ils doivent faire face à tout le tralala de l’indisponibilité des manuels.
Cette rentrée encore, les parents vont subir le stress des va-et-vient aux librairies en quête de la sortie des manuels. Les éditeurs ont annoncé dans certains médias que lesdits manuels ne seront livrés aux librairies qu’à fin septembre. Pour mieux comprendre les raisons de ce retard qui n’est pas sans conséquence sur la rentrée de ces deux niveaux, nous avons contacté Fouad Chafiqi, Directeur du Curicula au ministère de l’Éducation nationale.
« Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait un retard. Les délais que nous avions pour le dépôt des manuels étaient le 30 avril et les corrections ont démarré début mai. Les résultats des premières corrections sont parvenus aux éditeurs vers le 20 mai. Les deuxièmes corrections leur ont été parvenues vers fin juin. Nous avons demandé une troisième correction pour enfin livrer les premiers bons de tirage entre le 10 et le 31 juillet. Seul le bon de tirage d’un manuel a été livré le 6 août étant donné qu’il a nécessité une 4ème correction », nous a-t-il précisé.
Ce va-et-vient serait dû à la non introduction des remarques du ministère dès la première fois. Fouad Chafiqi nous a affirmé que les éditeurs avaient suffisamment de temps pour que les manuels soient disponibles sur le marché dès le 31 août.
La raison de ce retard semble être le fait que les éditeurs ont choisi d’imprimer à l’étranger. Un choix qu’ils expliquent par l’incapacité des imprimeurs marocains à livrer ces manuels dans des délais concevables. Ce qui n’est pas de l’avis du Directeur du Curicula au ministère de l’Éducation nationale qui associe le choix de certains éditeurs d’imprimer à l’étranger à des raisons surtout de bénéfice et de marge. Cela coûterait moins cher d’imprimer en Europe qu’au Maroc.
Alors faut-il s’inquiéter ?
Non d’après Fouad Chafiqi qui nous a assuré que ses équipes ont contacté pratiquement tous les éditeurs qui leur ont affirmé qu’une partie de la livraison est déjà arrivée et attendent les autres manuels qui seront livrés dans les prochains jours.
Le grand perdant dans cette histoire, en plus des élèves, ce sont les imprimeurs qui n’ont pas droit à une part du gâteau. Malheureusement, le cahier des charges qui lie les éditeurs au ministère ne stipule pas une obligation d’imprimer localement. Seule obligation, les éditeurs doivent être marocains et mettre sur le marché les manuels dans les délais impartis.
Aussi, ne faut-il pas perdre de vue que l’économie est perdante dans la mesure où l’impression à l’étranger se traduit par une sortie des devises.
A ce titre, quelles sanctions sont prévues pour ceux qui n’ont pas respecté les délais ? D’après Fouad Chafiqi, en cas de doléances des régions après la rentrée, soit le 5 septembre, l’éditeur aura un délai de 48 heures pour mettre sur le marché de la région les manuels. Passé ce délai, le ministère est passible de porter plainte contre l’éditeur même si la tutelle n’a jamais eu recours à cette voie.