Ecrit par la L.B.|
Plus que jamais, il devient impératif, voire urgent, de réfléchir aux villes de demain. Des villes inclusives, vertes et plus intelligentes pour faire face à une urbanisation de plus en plus importante et rapide particulièrement dans les pays en développement. Le sujet a fait l’objet du premier webinaire de l’année 2021 de l’Institut CDG.
Organisé ce mardi 20 avril sous le thème : » La ville de demain sera inclusive, verte et intelligente », cette rencontre a permis de mettre l’accent sur un sujet qui doit s’ériger en priorité par les acteurs locaux et les gouvernements.
Le choix de cette thématique intervient suite au constat de la Banque mondiale qui projette une augmentation du taux d’urbanisation passant de 55,3% actuellement à 60% en 2050. Une prise de conscience et une volonté politique sont nécessaires pour prévenir les défis de demain et construire durable.
A la question pourquoi les villes de demain doivent-elles être inclusives et vertes, Aziza Akhmouch : Cheffe de la Division « Villes, Politiques Urbaines et Développement Durable » de l’OCDE a précisé que les villes de demain doivent être choisies et non pas subies.
« Nous avons constaté ces dernières décennies et surtout là ou l’urbanisation est galopante, nous avons de plus en plus de coûts liés à cette agglomération. Au point qu’aujourd’hui notamment avec la crise sanitaire les citadins remettent en question leur choix de vivre en ville », a-t-elle précisé.
En effet, la pandémie a mis à l’évidence l’importance de développer des villes intelligentes mais aussi inclusives et durables pour faire face à de tels imprévus.
C’est ce qu’a affirmé Amine El Hajhouj, Directeur Général, Société d’Aménagement Zenata en précisant que une ville verte et inclusive et durable c’est d’abord une ville durable qui met au centre de ses préoccupations l’Homme, ses besoins et son avenir.
« C’est en mettant l’homme au centre de la réflexion, tout au long des phases d’un projet, qu’on construit des villes durables capables d’équilibrer entre les 3 composantes du développement durable à savoir le volet social, économique et environnemental », a-t-il souligné.
En effet, avec les conséquences du changement climatique qui ne font que s’aggraver, penser une urbanisation durable capable de prévenir et de relever les défis de demain n’est plus un choix mais un impératif.
« La ville de demain doit être inclusive pour remédier aux disparités et les inégalités où les habitants ont les mêmes droits, les mêmes obligations et ont accès aux mêmes services quel que soit le sexe, l’âge ou le statut social », a précisé Mohamed Sefiani, Maire de Chefchaouen.
Et de préciser que « la ville intelligente (smart) n’est pas un laboratoire mais des nouvelles technologies au service des habitants et des visiteurs. La ville doit également être résiliente. Preuve en est, la pandémie nous a montrés que la résilience est un impératif pour que la ville puisse s’adapter plus facilement aux aléas climatiques, sanitaires, économiques… ».
Ce qui est certain c’est qu’il faudra prendre les besoins des citoyens (transport, éducation, travail, service public, sécurité, pollution…) comme input pour identifier les priorités de chaque ville dans l’optique de mieux se préparer aux défis de demain.
« Récemment, on entend plus parler du vivre ensemble dans des villes de grandes diversités culturelle, ethnique et sociale. La question qui se pose : comment, avec ces diversités, on peut tous travailler ensemble pour un seul objectif améliorer le cadre de vie », a souligné Isam Shahrour, Professeur « Génie civil et Smart City », Université de Lille, France.
Il faut dire que dans un monde qui évolue et change aussi vite, il est urgent d’intégrer cette réflexion dans la gestion des villes. Une urgence qui ne date pas d’aujourd’hui selon Isam Shahrour mais de plus de 20 ans avec des indicateurs qui sont au rouge notamment ceux du changement climatique.