La crise sanitaire actuelle, due au Covid-19, a montré toute la vulnérabilité des économies mondiales face à des chocs externes imprévisibles, surtout des pays reposant sur les ressources pétrolières, le cas de l’Algérie.
L’économie de l’Algérie repose toujours sur les recettes de l’énergie, à travers sa rente d’hydrocarbures, qui assure 95 % de ses recettes. Le pays aujourd’hui fortement impacté par cette crise.
A la suite de l’effondrement des cours du pétrole, auquel s’ajoute la crise sanitaire du coronavirus, l’Algérie souffre des répercussions désastreuses sur son économie nationale.
Une grave crise économique et financière menace le pays. L’Algérie est rentrée dans une situation de grande vulnérabilité économique.
En effet, pour faire face à la grave crise financière qui menace le pays, le gouvernement algérien a décidé de réduire de 50 % le budget de fonctionnement de l’Etat et des institutions y afférentes.
Les recettes devraient atteindre 20 à 30 milliards de dollars pour 2020, contre 36 milliards en 2019. Aussi, les réserves de change, très dépendantes de la rente pétrolière, pourraient-elles tomber à 51 milliards de dollars à la fin de cette année, et qui pourraient aussi s’épuiser à très court terme.
En plus, la chute des prix du pétrole devrait réduire de 7,5 % les exportations de l’Algérie en 2020.
Il s’avère, que l’épidémie de coronavirus a provoqué des dommages importants sur l’économie de l’Algérie dans la mesure où le système de santé est jugé défaillant, et que ce pays est déjà confronté à un ébranlement politique depuis l’année 2019.
Devant cette situation désastreuse, le gouvernement n’a d’autre choix que de prendre des mesures urgentes pour confronter la crise actuelle. Les meilleures solutions, jugées efficaces, passent par l’élargissement de l’assiette fiscale, le recours à l’endettement public, l’adoption des règles de performance et de transparence des finances publiques et la promotion des investissements étrangers.
Par ailleurs, des considérations politiques limitent l’enthousiasme du gouvernement.
L’instabilité politique inquiète les milieux d’affaires et fait obstacle aux réformes économiques indispensables pour libérer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures et diversifier les sources d’économie.
Par exemple, l’Algérie n’a pas la capacité d’attirer les investissements étrangers en raison de la bureaucratie de son administration, du système financier sclérosé, de la corruption et du clientélisme.
L’Algérie devrait améliorer le climat des affaires et s’inspirer des succès de ses voisins africains.
D’autre part, certains groupes, ce qu’on appelle « les décideurs de l’ombre » parmi lesquels se trouvent des militaires, réunis autour d’intérêts particuliers et disposant d’une influence politique notable défendent le statu quo, et craignent tout changement qui leur fera perdre leurs avantages financiers.
Actuellement, l’Algérie est dans un moment charnière et doit décider de son destin pour sortir de la situation de « vulnérabilité économique ». D’autant plus, il n’y aura pas de véritable changement économique sans que le pays n’instaure les édifices de la démocratie, de la transparence financière et de la justice sociale, et aussi, qu’il fasse profite ses richesses nationales à l’ensemble des citoyens, au lieu d’une minorité qui détient le pouvoir politico-militaire.
Par Khalid Cherkaoui,
Directeur du Centre de Rabat pour les Etudes Politiques et Stratégiques
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De quels 51 milliards de US$ parlez-vous ? 54 milliards de dollars sont déjà bouffés par l’imprimerie de faux dollars de l’ex-premier ministre Ouyahya, actuellement en »prison » en attendant que la lame de fond du hirak finit par se calmer ou tout emporter sur son passage.
L’Algérie est un état en banqueroute./