C’est un taux de croissance que la Chine n’avait pas connu depuis 1992. L’économie chinoise a crû de 6 % au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis vingt-sept ans, a annoncé, vendredi 18 octobre, le Bureau national des statistiques. En 2018, le pays avait connu un taux de croissance de 6,6 %, mais les autorités avaient anticipé le ralentissement, fixant un objectif « entre 6 et 6,5 % » pour l’année 2019.
Cet objectif devrait être atteint de toute façon, la fiabilité des chiffres officiels chinois étant toujours sujette à caution. Une chose reste certaine, la trajectoire baissière est claire : les deux premiers trimestres avaient enregistré des taux de croissance de 6,4 % puis 6,2 %. Et le ralentissement devrait se poursuivre. Le 15 octobre, le Fonds monétaire international a abaissé sa prévision pour la croissance chinoise à 5,8 % pour l’année 2020.
L’essentiel des troubles
Après trente ans de croissance exceptionnelle, qui ont vu le PIB chinois multiplié par presque quarante, cet atterrissage n’est pas réellement une surprise pour les observateurs. Outre la guerre commerciale avec les Etats-Unis, qui dure depuis un an et demi, le ralentissement du marché chinois intérieur est aussi en cause. Depuis deux ans, Pékin lutte en effet contre le surendettement des entreprises et des gouvernements locaux, ce qui a provoqué une chute des investissements.
Selon le Bureau national des statistiques, « des conditions compliquées à la fois en Chine et à l’étranger, le ralentissement de la croissance économique mondiale, et des incertitudes et des instabilités externes, exercent une pression baissière de plus en plus forte », a commenté vendredi matin son porte-parole, Mao Shengyong.
Ce sont les chiffres du commerce extérieur chinois pour le mois de septembre, publiés lundi 14 octobre, qui inquiètent le plus. Sans surprise, vu la guerre commerciale avec les Etats-Unis, les exportations ont baissé de 3,2 % par rapport à 2018, mais la chute des importations (– 8,5 %) était encore plus forte qu’attendu. Un panel d’économistes interrogés par Bloomberg prévoyait une baisse de 6 %. (Avec Le Monde)