Le terrorisme est devenu, ces dernières années, un problème mondial très compliqué et pèse sur un nombre plus grand de pays. Les attaques perpétrées par des extrémistes se sont multipliées partout dans le monde. Cette menace n’est propre à aucune religion, nationalité, culture ou origine ethnique particulière et elle compromet la sécurité, le bien-être et la démocratie. Aussi, paralyse-t-elle l’économie et déstabilise des régions entières.
Les réponses sécuritaires sont importantes, mais, pour qu’elles portent leurs fruits à long terme, elles doivent impérativement être complétées par des activités de prévention déployées dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture, de l’information et de la communication.
Alors, comment la culture peut-elle être un moyen de prévention du terrorisme ?
En effet, la culture est la meilleure arme contre le terrorisme. A travers ses aspects (arts, médias, enseignement, jeunesse et sport), elle peut jouer un rôle pour prévenir le développement d’une mentalité terroriste, éradiquer la violence et le terrorisme, et créer un climat de tolérance, de dialogue, de compréhension, de respect dans lequel le terrorisme n’aurait aucune place. D’autant plus, la culture est une arme de destruction massive de l’obscurantisme. Grâce à elle, on s’ouvre sur les autres et on ne se renferme pas sur soi.
Par ailleurs, la culture peut être un élément fédérateur puissant au service de la prévention de l’extrémisme violent, de la consolidation de la paix, du renforcement du sentiment d’appartenance à la patrie et la promotion de la diversité culturelle qui favorise des sociétés plus inclusives et pacifiques.
Je cite, dans ce cadre, la participation active à la vie culturelle pour les jeunes, qui peut être une occasion de partager leurs expériences et leurs histoires, de résoudre les conflits par des moyens pacifiques et favoriser la tolérance et le respect mutuel entre eux.
Toutefois, la culture devient aussi une cible du terrorisme, comme par exemple les terroristes qui provoquent des dégâts matériels et la destruction des monuments, temples ou symboles d’une culture. Dans ce cas les actes terroristes visent l’identité culturelle d’un peuple ou d’une population et endommagent un patrimoine culturel commun à tous les peuples du monde. Aussi, l’interprétation culturelle extrémiste d’une religion peut-elle être invoquée pour justifier des actes de violence.
Pour ce faire, la culture doit répondre à une nécessité de promouvoir une nouvelle approche axée sur la démocratie, les libertés et la primauté de la loi dans la prévention du terrorisme. Les gouvernements devraient concrétiser cette approche consistant à promouvoir les relations de confiance entre les jeunes, le dialogue et l’interaction, l’accès à une éducation inclusive et de qualité, la justice sociale, la lutte contre les discriminations, la diversité culturelle et le respect du dialogue.
En conclusion, le terrorisme et l’extrémisme violent restent un défi permanent. Cela exige une stratégie culturelle tracée par les gouvernements, qui a pour objectifs la lutte contre la radicalisation cognitive qui envahit les esprits de certains jeunes et les intégrer dans la société, de manière qu’ils soient des citoyens positifs.
Notre pays, aussi, doit intégrer la place centrale de la culture dans ses politiques et stratégies pour créer des emplois et améliorer les moyens de subsistance en s’articulant autour de trois axes : la sauvegarde du patrimoine culturel, le déploiement d’un réseau de centres culturels à travers le pays pour encourager l’éducation au patrimoine, et la promotion des industries créatives pour favoriser l’employabilité, autant d’éléments qui contribuent à la prévention de l’extrémisme violent.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni,
Directeur du CREPS