Dans son analyse des orientations économiques du second semestre, la DEPF observe des signes de rétablissement de l’investissement qui se lisent à travers le redressement des importations de biens d’équipement et l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement.
Suite aux avancées enregistrées en matière de vaccination contre la pandémie COVID-19, et son corollaire l’assouplissement significatif des mesures de restriction à la mobilité, les signes de redressement de l’activité économique mondiale se multiplient.
Au niveau national, outre les résultats très positifs de la saison agricole, le déploiement accéléré de la campagne nationale de vaccination a rendu possible pour les pouvoirs publics de procéder à des actions d’assouplissement plus prononcées, profitant particulièrement à certains secteurs vitaux, comme le tourisme et le transport, annonce la DEPF dans sa publication économique mensuelle du mois de juin.
De telles mesures viendraient conforter et amplifier les retombées attendues des mesures de relance de l’activité initiées précédemment. « Cela serait opportun pour favoriser le regain de confiance des opérateurs et d’insuffler un nouvel élan à la croissance économique, surtout à un moment où le Maroc est en train de préparer la mise en œuvre de son nouveau modèle de développement », enchaîne la DEPF.
Sur le plan sectoriel, plusieurs branches d’activité ont réussi, courant de cette année de stabiliser leur rythme de progression et pour certaines de retrouver leur dynamisme d’activité d’avant la crise.
Le redressement de l’activité économique est perceptible notamment au niveau des secteurs des mines, du BTP, de l’énergie électrique et de certaines branches du secteur industriel. Pour le secteur touristique, en particulier, la reprise s’annonce positive, comme en témoigne la vigueur des flux de réservations hôtelières, des touristes nationaux et étrangers, suite à l’assouplissement des mesures sanitaires et la reprise des vols de et vers le Maroc.
De leur côté, les baromètres de la demande intérieure augurent d’un regain de vigueur de la consommation des ménages, bénéficiant de l’orientation favorable des revenus et la résilience des transferts des MRE. Mieux encore, les mesures prises en termes de mobilisation de capacité aérienne et maritime à des tarifs réduits en faveur des MRE seraient de nature à relancer l’activité touristique et récréative, et booster la demande de consommation d’une manière générale.
La même vigueur se dessine au niveau de l’investissement, dont les signes de rétablissement se lisent à travers le redressement des importations de biens d’équipement et l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement.
S’agissant des échanges extérieurs, ceux-ci ont été marqués à fin avril par un net raffermissement des exportations (+22,3%) plus important que celui des importations (+10,7%), dans un contexte de reprise progressive de plusieurs branches d’activités exportatrices. Ces évolutions se sont traduites par un allègement du déficit commercial de 4,2% et une amélioration du taux de couverture de 5,9 points.
En matière des finances publiques, l’exécution de la Loi de Finances 2021 à fin mai fait ressortir une atténuation du déficit budgétaire de 3,1%, qui s’est situé à 25,1 milliards de dirhams. Cette atténuation s’explique, particulièrement, par la hausse assez soutenue des recettes ordinaires (+8%) et l’accroissement modéré des dépenses ordinaires (+0,7%). Concernant le financement de l’économie, les crédits bancaires ont vu leur rythme de croissance se modérer pour se situer à +2,9% à fin avril 2021 contre +6,7% un an auparavant.
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