Dans un contexte où le problème du financement de l’économie se pose avec acuité, la gestion d’actifs et le rôle de ses acteurs jouent un rôle important et structurant justement pour remédier à cette problématique.
La gestion d’actifs est un sujet assez important, assez vaste, passionnant, très évolutif. Et pour cause, même si les marchés dévissent, un investisseur attend de son gérant qu’il lui fasse gagner de l’argent.
C’est dans ce sillage que s’inscrit le choix de la thématique : « Les nouvelles solutions d’investissement face aux défis de la gestion institutionnelle » pour la seconde édition organisée le mercredi 24 octobre par CDG Capital. Cette rencontre était une occasion pour comprendre l’alpha et le bêta du métier, ces indices auxquels nous comparons la performance et la volatilité d’un actif, tout en partageant l’expérience des pays développés et en tirer les principaux enseignements.
« La question est comment faire pour que la gestion d’actifs puisse être efficiente, tirer le meilleur des marchés, satisfaire le client… Cette efficience est devenue une obsession commune chez l’ensemble des opérateurs pour extraire de la valeur dans un environnement empreint de risques et d’incertitudes », annonce Hamid Tawfiki, administrateur directeur général de CDG Capital dans son allocution d’ouverture. La notion du marché efficient est en train de devenir une belle illusion. D’où le rôle important des gérants d’actifs en matière de transformation du marché, d’innover, créer en collaboration avec les clients des instruments aptes à répondre à leurs besoins. « D’ailleurs l’évolution qui se dessine aujourd’hui est d’agir et innover en collaboration avec le client et non pas pour le client », rappelle H. Tawfiki.
Contrairement aux innovations physiques, celles liées aux instruments financiers dépendent de l’état du marché. Elles s’imposent quand il y a des contraintes, des difficultés pour contourner les obstacles. D’ailleurs, les grandes crises sont un grand moment d’innovations. Après la crise financière de 2008, certains actifs se sont détériorés. Même les dettes souveraines considérées comme étant des actifs sûrs, ont été impactées.
Gestion active ou gestion passive
Au Maroc, le marché est en maturation et est marqué par la faible diversification des actifs et de liquidité, le ralentissement des émissions de dette privée, la stagnation de la capitalisation boursière… Et dans un contexte pareil, le rôle des gérants d’actifs se veut et doit être structurant.
Dans sa présentation, Ouafae Mriouah DGA en charge du pôle investment management a annoncé que le marché de la gestion collective au Maroc a affiché une progression remarquable. L’encours des OPCVM s’est établi à 416 Mds de DH, soit 41 % du PIB. Toutefois, malgré la forte croissance du volume, on remarque une faible évolution de la structure au cours des dix dernières années.
Dans la catégorie des investisseurs, il ressort une prédominance d’institutionnels avec un marché qui profite d’une tendance avérée vers la délégation de la gestion d’actifs toutes catégories confondues. En se focalisant sur les besoins des investisseurs, on remarque que les assureurs, avec le nouveau cadre réglementaire, s’attendent à une gestion des risques et une optimisation de la consommation en fonds propres.
Les Caisses de retraites face à la pression démographique et aux déséquilibres actuariels ont comme besoin la couverture du passif par une gestion obligataire et indicielle.
La diversité des profils des investisseurs conjuguée à une diversité des objectifs entraîne des stratégies différentes.
Pour Ouafae Mriouah, au-delà de la distinction entre gestion active et passive qui suscite le débat, le plus important est d’identifier le besoin de l’investisseur et de concevoir la solution et la stratégie de gestion à même d’y répondre. Les gestionnaires sont de plus en plus attendus sur l’innovation utile. Le leitmotiv est de créer un cercle vertueux entre la diversification des stratégie de gestion et la dynamisation du marché.
Il faut dire que la lutte est dure au sein des deux pendants de la gestion active d’un côté, passive de l’autre. Les fervents défenseurs de la gestion active considèrent qu’elle participe à l’allocation du capital. La gestion passive ne fait d’ailleurs que suivre. Ils sont convaincus que la gestion passive ne peut être efficiente que si la gestion active l’est déjà.