Le nombre des saisonnières marocaines n’étant pas revenues au Maroc a atteint 4.000 des 15.134. Faut-il revoir l’accord bilatéral signé entre le Maroc et l’Espagne en 2001 ?
Le recrutement massif des saisonnières agricoles par les producteurs de fruits rouges espagnols cette année (environ 16.000 contre 2.000 en 2017) a suscité une grande polémique et connu plusieurs épisodes. Après l’affaire des abus sexuels que les saisonnières marocaines ont subis et qui avait défrayée la chronique, aujourd’hui c’est un autre scandale qui éclate notamment dans la presse espagnole qui affirme que le nombre des saisonnières marocaines n’ayant pas rejoint leur pays a atteint 4.000 des 15.134. Une information qui aurait été confirmée par le ministère de l’Intérieur marocain d’après un journal espagnol qui attribue cet état de fait à une sélection très rapide des candidates.
Rappelons que c’est l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) qui était en charge de sélectionner les 16.000 saisonnières demandées par l’Espagne. Et parmi les critères de sélection : des femmes de moins de 40 ans avec des enfants. Des critères qui n’ont pas été respectés à la lettre étant donné la forte demande des producteurs espagnols.
La question est de savoir si cet incident risque t-il de compromettre l’accord bilatéral signé entre le Maroc et l’Espagne en 2001 ?
Un accord, faut-il rappeler, qui permet au voisin ibérique d’avoir à portée de main une main-d’œuvre qualifiée à des prix très compétitifs. Il permet la gestion des flux migratoires selon une approche différente de celle de la politique restrictive des contrôles serrés de ces flux, et constitue un moyen de décourager l’émigration clandestine. Toutefois, durant 17 ans, ledit accord a plutôt bénéficié à l’Espagne qu’au Maroc.
D’autant plus, ce recrutement massif n’est pas sans conséquences sur la production agricole nationale. Les producteurs marocains qui avaient décrié cette migration saisonnière avaient mis en garde les autorités publiques des conséquences que cela pourrait avoir sur les exportations, la balance commerciale ainsi que sur l’économie marocaine.
Aujourd’hui, il est temps de remettre sur la table la révision de cet accord qui pénalise le pays plus qu’autre chose.