En marge d’une conférence tenue à Marrakech sur la politique africaine du Maroc, Jawad Kedoudi, président de l’IMRI met en exergue les efforts déployés par le Royaume y compris dans sa nouvelle politique migratoire. La conférence est tenue dans le cadre de la 9 ème édition des Trophées de l’Africanité, initiée par MBK Africa en partenariat avec le Centre de Développement de la Région de Tensift.
Ecoactu.ma : Depuis son accession au Trône, le Roi Mohammed VI a prôné une politique africaine basée sur un partenariat win-win. Près de 20 ans plus tard, quel bilan en faites-vous ?
Jawad Kerdoudi: Le bilan de la politique africaine du Maroc impulsée par le Roi Mohammed VI est très positif pour notre pays. Sur le plan politique, elle a permis le retour du Maroc à l’Union africaine en Janvier 2017, ce qui a entraîné des avancées significatives pour notre cause nationale : la question du Sahara. Sur le plan économique, elle a ouvert de nouveaux marchés à nos produits et investissements. Le Maroc est maintenant le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième en Afrique Subsaharienne.
Le Maroc a réintégré l’Union africaine et est désormais acteur actif de sa mise à niveau. Dans quelle mesure cette réintégration sert à renforcer justement les actions marocaines pour une Afrique émergente et développée ?
Le Maroc peut agir utilement dans la réforme et le développement des activités de l’Union africaine. Il peut partager avec les autres pays africains son expertise dans plusieurs domaines : l’agriculture, l’industrie des phosphates, les énergies renouvelables, les télécoms, sans oublier le secteur bancaire et financier. C’est ainsi que les banques marocaines disposent de 50 filiales dans 25 pays africains, et que Casablanca Finance City commence à jouer un rôle important dans le financement des investissements en Afrique.
Le Roi Mohammed VI a été désigné Leader africain sur la question migratoire. Quel apport du Maroc à cette question de par sa propre expérience ?
Le Maroc a en effet acquis une grande expérience en matière de migration. De pays de transit, il est devenu un pays d’accueil. Une politique généreuse a été mise en œuvre avec notamment la régularisation de 50.000 immigrants, dont la majorité sont des Subsahariens. Sur le plan international, notre pays a joué un grand rôle dans l’élaboration du Pacte mondial sur la migration qui sera adopté à la Conférence intergouvernementale qui aura lieu à Marrakech les 11 et 12 Décembre 2018.
Quelle évaluation du rôle de l’UA dans la question du Sahara à la lumière de la mise en place d’une troïka africaine chargée de ce dossier ?
Il faut tout d’abord rappeler que la question du Sahara est du ressort exclusif de l’ONU. Pendant l’absence du Maroc, l’Union africaine a joué un rôle négatif quant à notre positionnement sur la question du Sahara. Depuis le retour du Maroc dans l’Union africaine, cette dernière adopte une position plus impartiale qu’auparavant . La Troïka africaine peut aider à trouver une solution à la question du Sahara qui ne peut être qu’une autonomie sous souveraineté marocaine. Cependant le rôle de l’ONU restera le plus déterminant sur cette question.