Fraichement nommé à la tête du Groupe Suez, Bertrand Camus a choisit le Maroc pour démarrer sa tournée au niveau de l’Afrique. Une rencontre avec les médias a été l’occasion d’aborder plusieurs sujets notamment les perspectives de développement du groupe au Maroc.
Nommé le 15 mai 2019 Directeur général de Suez par l’Assemblée générale des actionnaires, Bertrand Camus a consacré sa première sortie en Afrique au Maroc. Un pays qu’il connaît bien pour avoir participé aux négociations du contrat de gestion déléguée de Lydec (1996-1997) et pour avoir était Directeur général Adjoint de SUEZ en charge des zones Afrique, Moyen-Orient, Inde, Asie et Australie (entre mars 2018 et mai 2019).
Une rencontre restreinte avec les médias nationaux a été organisée par Lydec lors de laquelle plusieurs sujets ont été abordés notamment la rupture du contrat de Sita Al Bayda, la décharge de Médiouna ou encore le contrat de gestion déléguée de Lydec qui prendra fin en 2027.
Après avoir rappelé les valeurs, la politique et la vision de Suez, Bertrand Camus a mis un focus sur l’Afrique et sur le Maroc en particulier.
Il a rappelé que les besoins en infrastructure en Afrique aussi bien dans le secteur de l’eau et de l’assainissement que dans la gestion et la valorisation des déchets sont énormes. Et par conséquent, le continent est une zone où le Groupe compte se développer davantage. La particularité du Groupe comme l’a expliqué Bertrand Camus est sa capacité d’adaptation à la réglementation, aux besoins et aux spécificités de chaque pays africain vu que leur activité est réglementée. En chiffres, Suez a mis en place plus de 500 installations de traitement de l’eau en Afrique et équipé 80% des capitales africaines d’usines de traitement d’eau.
« L’Afrique fait partie des zones pour lesquelles nous voulons accélérer notre développement à partir de nos bases. Et le Maroc est une base importante dans la région », a tenu à préciser le DG de Suez.
Le Maroc, une base importante du Groupe en Afrique
Le Maroc occupe une place importante dans le portefeuille d’activité du Groupe au niveau de la région notamment avec le contrat qui lie Suez, via sa filiale Lydec, à la Commune de Casablanca. Un contrat de 30 ans qui arrive à échéance dans 7 ans. Le Top management a précisé que Suez compte continuer à accompagner le Maroc dans le développement de ses infrastructures en lui apportant son expertise et son savoir-faire dans les différents secteurs d’activité.
Le Groupe Suez garde ainsi un œil sur le pays où il compte se développer et conquérir d’autres villes aussi bien dans l’eau et l’assainissement que dans la gestion et la valorisation des déchets.
Certes l’expérience de Suez sur cette dernière composante a été un échec notamment avec la rupture du contrat de Sita Al Baida que le Top management a attribué plus au fait que le contrat ne correspondait plus aux besoins croissants de la population Casablancaise. Toutefois, ce mauvais épisode dans la relation de Suez avec la Commune de Casablanca ne dissuade pas le Groupe qui compte investir à nouveau cette activité principalement dans la composante aval de la chaîne de gestion de déchets. Suez a dans le viseur la gestion de la décharge de Médiouna, la gestion des décharges est une activité que le groupe gère déjà dans d’autres pays. Rappelons que le groupe a soumissionné à l’appel d’offres lancé dont les cahiers des charges sont toujours en phase d’élaboration. Interpelé sur l’éventuel choix de l’incinérateur comme solution de gestion de déchets, et qui a été dénoncé par les associations environnementales, Bertrand Camus nous a affirmé que cette technique est bel et bien utilisée dans des pays développés où la règlementation et les normes sont très rigoureuses notamment l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre…
« Il faut savoir que les technologies de l’incinération sont maitrisées, permettent de générer de l’énergie et par conséquent il ne faut pas voir cette solution comme une technologie polluante. Maintenant ça reste un choix pour chaque pays de déterminer la politique de gestion de ses déchets », nous a précisé Bertrand Camus.
Le compte à rebours a commencé
Plus que 7 ans pour l’échéance du contrat de gestion déléguée de Lydec avec la Commune de Casablanca. Sachant que les négociations des contrats de gestion déléguée sont lourdes et complexes, le Groupe doit s’y mettre dès à présent. Il faut dire aussi que le délégataire s’est aussi penché sur la révision du contrat qui est toujours en cours.
Alors comment appréhende le Groupe cette prochaine étape qui s’avère compliquée notamment avec l’introduction de nouvelles exigences?
Notons que parmi les nouvelles orientations des pouvoirs publics en matière de gestion déléguée la réduction des durées de contrats mais aussi une nouvelle vision qui se dessine au niveau du ministère de l’Energie relative à la création de sociétés de distribution régionales. Interpellé sur la question Bertrand Camus a affirmé que cette réduction des contrats de concession est une tendance mondiale certes. Toutefois, il rappelle que la durée est intimement liée au niveau d’investissement et à la durée de l’amortissement. « La durée est très liée au niveau d’investissement porté par le contrat. Toujours est-il que c’est un choix de chaque pays », a-t-il précisé.
En complément de réponse le DG de Lydec a précisé que la durée est une réponse à l’évaluation des besoins recensés par les collectivités en matière de services, de performances et d’investissements. « Donc si le besoin en investissement est important il faut logiquement prévoir des durées proportionnelles », a-t-il précisé.
Ce qui est sûr c’est que pour le Groupe Suez il n’y a pas d’obstacle qui pourrait rompre cette relation historique avec le Maroc. Bertrand Camus a affirmé que le Groupe s’adapte parfaitement aux nouveaux modes de gestion c’est ce qui fait la force de ce groupe international.