Depuis le jeudi 2 janvier, la Commission sur le modèle de développement (CSMD) enchaîne les réunions avec les partis politiques pour s’enquérir de leurs avis et contributions sur l’élaboration commune du modèle de développement. La Commission avait d’ailleurs annoncé, la semaine dernière, sa décision d’organiser des séances d’écoute larges et ouvertes des institutions et des forces vives de la nation, y compris les partis politiques, les syndicats, le secteur privé et les associations, dans le cadre d’un esprit d’ouverture et de construction commune. Entre autres partis rencontrés le premier jour, celui du Parti de l’Istiqlal.
D’emblée, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka annonce que le nouveau modèle de développement doit rompre avec l’économie de rente et des privilèges et adopter une gouvernance basée sur l’efficacité et la globalité.
« Le modèle de développement actuel a atteint ses limites et on ne peut pas continuer sur les mêmes politiques, d’où la nécessité de ruptures principales pour accéder au nouveau modèle de développement », tient à expliquer N. Baraka dans une déclaration à la presse à l’issue de la réunion de son parti avec la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), présidée par M. Chakib Benmoussa, dans le cadre des séances d’écoute entamées ce jeudi par la Commission.
Il est important voire déterminant de se focaliser sur la rupture liée au passage d’une société de l’économie de rente et de privilèges vers une société où tous ses membres jouissent des mêmes droits et obligations, ainsi que sur le passage de la gouvernance basée sur clientélisme et le favoritisme vers une gouvernance axée essentiellement sur l’efficacité, le ciblage, la globalité et l’inclusion dans les politiques appliquées.
Aussi, la conception du nouveau modèle de développement devra-t-elle reposer sur le renforcement de la cohésion sociale et la réduction des disparités territoriales et sociales.
« Nous voulons que les fils des démunis aient la possibilité de la promotion sociale et nous voulons élargir la classe moyenne et la renforcer au lieu de l’affaiblir comme nous le constatons aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Autre point évoqué est la nécessité d’investir dans les ressources humaines et de renforcer les capacités des entreprises, des institutions, des partis politiques, de la société civile et des syndicats, jugeant aussi nécessaire de gérer les ressources rares d’une manière raisonnable, en l’occurrence l’eau, l’immobilier et les ressources financières afin d’avoir un rendement plus important et économiser la consommation de ces ressources vitales, pour le bien des générations futures.
Dans cette même logique de participation et d’inclusion, la CSMD avait fait savoir qu’elle mettra en place une plateforme digitale permettant de recevoir et de collecter les contributions et les idées soumises par les citoyens afin d’enrichir le débat et les perceptions.
Une série de réunions de terrain est également prévue pour écouter les citoyens et les différentes composantes de la société marocaine, en vue de consolider l’esprit d’interaction et d’ouverture qui caractérise son travail.
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