Ecrit par Soubha Es-Siari |
Les crises se succèdent mais ne se ressemblent pas. A peine l’économie mondiale se remet-elle des ruines de la crise sanitaire liée au Covid-19 qu’elle sente la terre trembler sous ses pas à cause de la marche forcée des soldats russes.
Ces crises différenciées ont pour point nodal la flambée des cours des matières premières avec son corollaire la pression inflationniste, l’endettement, le chômage, l’aggravation des déficits budgétaires…
Que des faits gravissimes qui d’une manière ou d’une autre s’abattent sur l’Homme. Pis encore, ce sont essentiellement les économies faibles et vulnérables qui en paient le lourd tribut.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les responsables politiques du monde entier scrutent l’évolution de la situation espérant que la guerre sera aussi courte et aussi peu sanglante que possible. Ils savent pertinemment qu’ils seront exposés à ces vents contraires qui soufflent.
Au-delà de l’impact de ces crises sur les agrégats économiques et, par ricochet, sur le bien-être des individus, un autre aspect mérite d’être mis en avant et qu’il est temps de ne plus reléguer au second rang. Il s’agit de la souveraineté dans ses différentes formes (alimentaire, sanitaire, énergétique).
En s’exprimant sur la situation en Ukraine ce mercredi 02 mars, le président français Emmanuel Macron n’a pas fait dans la demi-mesure.
Il est de plus en plus conscient que la France ne peut plus dépendre des autres pour se nourrir, se soigner, s’informer et se financer. « Il faut promouvoir un modèle économique résilient fondé sur l’indépendance et le progrès », a-t-il annoncé. Une réunion est prévue incessamment à Versailles par le président pour décider sur ces sujets.
Pour le cas du Maroc, le Souverain a exhorté les pouvoirs publics à faire de la souveraineté dans toutes ses formes une priorité dans les politiques économiques. Lors de la dernière session parlementaire, le Roi Mohammed VI serein et bien déterminé a appuyé son discours sur 3 grandes priorités, la première est d’assurer la souveraineté dans les produits stratégiques.
Dès l’éclatement de la crise sanitaire, le Roi Mohammed VI s’est rendu compte que désormais la croissance économique passe inéluctablement par la souveraineté. Le Maroc a réussi le challenge en produisant des masques, des gants et du gel hydroalcoolique.
Un redéploiement qui lui a valu les éloges de la part des économies même les plus puissantes.
Le projet faramineux de construction de l’usine de Benslimane, unité de fabrication et de mise en seringue de vaccins anti-Covid et autres vaccins est une action très louable. Il permet de dire que dans quatre ou cinq ans, le Maroc sera un acteur indispensable sur l’échiquier international en termes de vaccins.
En matière d’énergie, le Maroc a adopté une stratégie de développement des énergies renouvelables pour assurer à terme son indépendance énergétique. Le secteur connait aujourd’hui des avancées technologiques notamment l’hydrogène vert, le développement durable, la décarbonation de l’industrie… Le Maroc dispose d’un modèle à même de réduire sa dépendance énergétique mais également de le rendre exportateur d’énergie verte.
En matière d’alimentation, nous pouvons citer le plan Maroc Vert ayant permis des avancées réelles bien qu’il faut encore les consolider avec Génération Green 2020-2030 en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Des projets ambitieux lancés par le Souverain que les équipes au pouvoir doivent, avec abnégation, ériger en priorités dans leur politique économique à travers des dispositions et des mesures adéquates. Des plans ambitieux qu’il faut absolument parachever et à ne pas laisser en cours de route pour une raison ou une autre.