En agissant de la sorte, l’Etat souhaite tourner la page des crédits jeunes promoteurs qui semble-t-il se sont soldés par un échec. Mais quid de la partie revenant aux banques ?
A priori 2019 se veut une année des annulations et des amnisties. L’Etat a fait preuve de générosité en renonçant à ses dûs fiscaux pour encourager les contribuables à assainir leurs dettes. Il frappe d’une pierre deux coups : le contribuable assainit ses dettes et l’Etat améliore ses recettes.
Autre mesure allant dans le même sens est celle relative aux jeunes promoteurs. En effet, dans le Projet de Loi de Finances 2019, les créances de l’Etat afférentes aux prêts accordés aux jeunes promoteurs, objet de la loi n° 13-94 relative à la mise en œuvre du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes, demeurées impayées au 31 décembre 2018 ainsi que celles exigibles au cours des années ultérieures sont annulées. L’amnistie ne s’arrête pas à ce niveau dans la mesure où sont concernés également les intérêts, les intérêts de retard et les frais de recouvrement afférents aux créances. A l’instar des autres créances, celles-ci sont effectuées d’office, sans demande préalable de la part des débiteurs concernés.
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En agissant de la sorte, l’Etat souhaite tourner la page des crédits jeunes promoteurs qui semble-t-il n’ont pas réussi à améliorer le taux d’emploi. Ils se sont même soldés par un échec. Toutefois, si l’annulation de la partie financée par l’Etat est explicite dans le PLF 2019, le sort de celles revenant aux banques reste ambigu.
En effet, quelques années après son lancement, le crédit jeunes promoteurs a suscité les débats les plus intenses. Pour les uns, le Crédit jeune promoteur est un mort-né. Pour d’autres, il ne faut surtout pas céder au fatalisme, mais nettoyer le fichier des mauvais payeurs et redémarrer sur de nouvelles bases.
Entre-temps, l’Etat avait instauré des mesures incitatives pour encourager les jeunes promoteurs à rembourser les crédits contractés. Il avait ainsi balisé la voie aux banques créancières hésitantes étant donné le caractère politique de l’opération.
Une partie des encours a été remboursée, mais la grande partie reste à recouvrir à cause de l’insolvabilité des emprunteurs de bonne ou de mauvaise foi. Il faut dire que même les textes de lois en vigueur étaient entachés de failles juridiques. Ils n’avaient prévu aucun mode de partage de responsabilité ou de séparation en cas de litige.
La médiocrité des résultats que ce soit par les textes de loi ou par la mauvaise conjoncture, ne peut nous permettre d’incriminer le crédit jeunes promoteurs dans sa globalité.
On serait même tenté de dire que la multiplicité des annulations instaurerait un climat d’impunité dans le milieu des affaires qui peut proliférer l’esprit d’irresponsabilité. Autrement dit, l’Etat n’est-il pas entrain d’ancrer la culture de l’échec dans la société marocaine ?
Il serait intéressant de revoir le modèle dans son intégralité pour identifier les failles tout en tirant les enseignements nécessaires des différentes causes de l’échec. Inutile de rappeler que dans son Discours du 20 août, le Souverain a insisté sur un nouveau modèle économique qui place les jeunes au cœur des politiques publiques.
2 Commentaires
ça sautait au yeux depuis le début!!!! fallait oser le dire depuis lors Monsieur et ne pas attendre que le poisson pourrisse. Ah!! je vois, personne n’avait le courage de le dire…!!
Devinette: A qui cela profite!? :-((((
je suis toujours endette par le credit jeunes promoteurs depuis 1994 reechelonne 2 fois et ma banque la BCP n’as pas tenu compte de cette loi de 2019 d’exoneration envers mes dettes que je n arrive plus a payer ni a joindre les 2 bouts..le credit recu 500000.00 dh et avec le reechelonnement de l ‘annee 2008.il devient environ 1400000.00 dh.terrifiant pour un simple orthophoniste.
j’ai pu payer jusqu’en 2016 environ 800000.je n ai plus rien.Ma vie est devaste depuis que jai prls cet engagement en 1994…que faire.?
merci