Le Policy Center for the New South a consacré sa session du ‘‘Mardi du PCNS’’ de cette semaine à la discussion des relations entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique sous la présidence de Joe Biden en présence de Tajeddine El Houssaini, politologue et professeur de droit international à l’Université Mohammed V.
Imane Lahrich, responsable des programmes au Policy Center for the New South et modératrice de la session, a ouvert la rencontre en s’interrogeant sur les facteurs historiques et stratégiques qui régissent les relations Maroco-américaines d’une part, et les domaines et formes de coopération entre les deux parties d’autre part.
En réponse, le professeur El Houssaini a souligné l’importance de la dimension historique dans l’appréciation des relations entre le Maroc et les États-Unis, rappelant à cet égard les principales étapes qui ont marqué le rapprochement entre les deux pays, à commencer par le fait que le Maroc a été le premier pays à reconnaître l’indépendance des États-Unis d’Amérique, jusqu’au décret américain reconnaissant la marocanité du Sahara. L’invité a qualifié ces faits de coïncidences historiques uniques qui ont ouvert la voie à la coopération entre les deux pays dans les différents domaines économiques et stratégiques.
S’exprimant sur l’évolution de la coopération entre le Maroc et les États-Unis, le professeur El Houssaini a expliqué que le Maroc se distingue par la stabilité politique et la paix sociale, en plus d’une main-d’œuvre nationale qualifiée, ce qui lui a permis de devenir une destination jouissant d’un excellent climat pour l’investissement américain et un allié fiable en matière de coopération militaire et stratégique, surtout dans le cadre des défis internationaux du 21ème siècle et la confrontation croissante entre l’Occident libéral et ses deux concurrents, la Chine et la Russie.
En réponse à la question sur la politique étrangère des États-Unis concernant leur retour sur la scène européenne et la possibilité de parachever le programme d’Obama et de Clinton dans le continent africain, l’invité a évoqué la reprise certaine des investissements américains en Afrique aux côtés des autres grandes puissances. Il a notamment souligné le rôle important que le Maroc pourrait jouer dans l’encadrement et la facilitation des relations internationales entre le continent africain et les autres pays au vu du grand succès de l’expérience marocaine en Afrique sur les plans politique, économique et diplomatique.
En conclusion, le professeur El Houssaini estime qu’il n’y a pas lieu de douter du devenir de la décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara sous l’administration du nouveau Président Biden car, d’une part, la décision s’inscrit dans l’évolution normale du dossier du Sahara sur la base de la proposition marocaine qualifiée de sérieuse, crédible et réaliste par le Conseil de Sécurité et considérée comme non contradictoire avec la Charte des Nations Unies. D’autre part, selon l’analyste politique, le fait que l’actuel Président américain Biden n’a pas annulé le décret signé par l’ancien Président Trump est la meilleure preuve que ‘‘les personnes passent, les États restent’’, voulant dire que la décision américaine est la décision d’un État ayant des objectifs définis et ne se limite pas à la volonté d’un président en particulier.