C’est le 22 mars que s’est déroulée la conférence relative aux résultats financiers 2018 de Marsa Maroc à laquelle ont été conviés analystes et presse spécialisée pour débattre des réalisations ainsi que des enjeux de la récente joint venture.
De prime abord, Meriem Diouri, Chef du Département Communication financière et relations avec les investisseurs a rappelé comment a évolué le trafic portuaire sur le plan national. En effet, le trafic national a augmenté de 2,6% s’établissant à 99,7 MT en 2018 contre 97,2 MT en 2017. Cette hausse résulte des vracs solides (+4,8%), des conteneurs (EVP) (+4,8%), du TIR (transport international routier) (14%). Les vracs liquides ont par contre accusé une baisse de 3,5%.
L‘analyse de l‘évolution des vracs solides montre que le charbon affiche la plus importante hausse, s’établissant à 8.955 KT soit une amélioration de 30% par rapport à 2017. Les engrais et le souffre ont affiché des hausses respectives de 3,3% et 3,4%. Les céréales ont augmenté de 3,4%. Les phosphates sont restés quasiment stables. Les vracs liquides ont accusé une baisse de 4,7%.
Pour Marsa Maroc, l’année 2018 a été riche en évènements.
En juillet 2018, la société portuaire a mis le nouveau système en exploitation. Il est désormais pleinement opérationnel et permet de traiter avec efficacité les opérations au sein des terminaux conteneurs de Casablanca. Elle a par ailleurs procédé au renforcement du parc TC3PC afin d’améliorer les indicateurs du TC3 en termes de productivité, de capacité de stockage et de fluidifier les flux de conteneurs au sein du terminal.
Récemment en mars 2019, Marsa Maroc a signé un accord de joint-venture avec les sociétés Eurogate International GmbH et Contship Italia S.p.A pour leur entrée dans le capital de la filiale Marsa International Tangier Terminals S.A. MINTT est concessionnaire pour la conception, le financement, la réalisation, l’exploitation et l’entretien du terminal à conteneurs 3 de l’extension du Port de Tanger Med d’une capacité de 1,5 MEVP.
« Il s’agit de partenaires stratégiques industriels qui vont nous rassurer quant au succès du terminal en termes de capacités de développement et de croissance », explique Mohammed Adeljalil, President du Directoire. En ce qui concerne l’impact sur les chiffres, le président ne souhaite pas se prononcer, mais il précise que c’est un terminal de 800 m qui a la même taille que les deux autres terminaux de Tanger Med1. Il s’agit d’une JV 50/50 selon les propos de M. Abdeljalil.
Les deux terminaux de Tanger Med1 génèrent un CA de 800 MDH chaque année. Les résultats par contre sont différents à cause entre autres de politiques tarifaires différentes.
Côté chiffres : le trafic traité par Marsa Maroc a augmenté de 1,1% entre 2017 et 2018. Il est de l’ordre de 36,47 MT. Cette évolution résulte de la conjugaison des progressions des trafics de conteneurs et des vracs solides et du recul du trafic de vracs liquides, conventionnels et routier.
En ce qui concerne le vrac solide, on note une progression de 3,9% tirée par celle des volumes de charbon traités (1,2 MT) notamment à Nador suite à l’augmentation des importations de charbon par l’ONEE pour la centrale de Jerada. Cette hausse a permis de compenser le recul du trafic de céréales (baisse de – 251 KT à 1,2 MT) suite à la bonne récolte nationale.
Les vracs liquides se sont inscrits en baisse de 6% suite au recul du trafic fuel au port de Mohammedia après la baisse de l’activité de la centrale de fuel de Mohammedia et de la poursuite de la tendance baissière des carnets de commande dans le BTP ayant impacté le trafic de bitume.
La répartition du trafic par port (en % du tonnage) montre que celui de Casablanca se situe au premier rang avec une part de 38%. Suivi de celui de Mohammedia (14%).
Pour ce qui est des indicateurs financiers, le chiffre d’affaires a progressé de 7,6% à 2.748 MDH. La hausse s’explique essentiellement, comme prévu, par la progression du CA du segment conteneurs grâce à la hausse des volumes traités (175 MDH) et celle en provenance des vracs solides (27 MDH) grâce notamment au charbon et au souffre.
Le chiffre d’affaires consolidé par activité a augmenté de 7,6% tiré essentiellement par la manutention et stockage.
L’EBE a marqué une hausse de 9,3% avec une stabilisation de la marge brute à 45% témoignant de la maitrise des charges d’exploitation.
Le résultat net marque une baisse de 7,3% du fait de la prise en compte en 2017 d’un résultat non courant exceptionnel de 115 MDH incluant une reprise de provision liée aux avantages sociaux accordés aux retraités de 194 MDH et une charge pour contrôle fiscale de 89 MDH.
«Faisant abstraction des éléments exceptionnels de 2017, le résultat net serait en augmentation de 13% en 2018 (soit 491 Mdh en 2017 vs 556 Mdh en 2018)», rappele M. Diouri.
Les fonds propres sont en baisse de 241 MDH du fait de la baisse du résultat net et de la distribution de dividendes.
Suite à ces résultats, il est proposé de distribuer un dividende de 9,3 DH/action.