Moulay Hafid Elalamy, s’est prêté au jeu des questions/réponses devant la commission parlementaire sur une affaire qui fait couler beaucoup d’encre. Qualité des masques, normalisation, choix des prestataires, réseau de distribution…, il lève le voile sur toutes les informations qui ont été véhiculées depuis le début de l’opération.
La gestion de la pandémie par le Maroc lui a valu des éloges à l’échelle mondiale. Des décisions avant-gardistes, drastiques voire même difficiles ont été prises pour contenir la propagation de la pandémie. Parmi les choses sur lesquelles le Maroc s’est distingué celle de la gestion des masques. Alors que les projecteurs du monde entier étaient braqués sur l’importation des masques de la Chine, le Maroc en a décidé autrement. Le choix a donc été porté sur la fabrication de masques au niveau national afin de répondre à un besoin aussi vital en ces temps de crise. Une décision prise par le ministère de l’Industrie bien avant l’obligation du port des masques par l’OMS.
Le Maroc a même placé la barre trop haut en fixant comme objectif la production de 8 millions de masques non-tissés par jour, ce qui permettra non seulement de subvenir aux besoins nationaux mais également d’exporter. Aujourd’hui, la production journalière des masques a atteint 6,8 millions de masques par jour. De quoi en être fier. Mais cette success-story a fait beaucoup de bruit et soulevé beaucoup de questions notamment sur la qualité, la normalisation, le choix des prestataires, la distribution…
Le jeudi 23 avril devant la Commission parlementaire, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, s’est prêté au jeu des questions/réponses sur une affaire qui fait couler beaucoup d’encre (Voir intervention).
Moulay Hafid Elalamy a précisé que le Maroc, qui n’avait pas les moyens de fabrication des masques, a été pris de court par la pandémie et a dû s’adapter pour relever ce défi dans un temps-record.
« Après avoir convaincu des industriels qui fabriquaient les sac non tissés (17 unités de production) à se reconvertir dans la production des masques avec tout ce que cela implique d’effort sur le plan matériel, processus de production…, nous avons réussi à produire environ 82 millions de masques jusqu’à aujourd’hui », a précisé le ministre.
Les dessous d’une succès-story
Dans son intervention, le ministre a tiré au clair plusieurs informations, infondées d’après ses dires, autour de la question des masques notamment celles liées au favoritisme, à des accords douteux avec les fabricants ou encore les distributeurs.
Le ministre a affirmé que bon nombre d’entreprises, contrairement aux bruits de couloir, ont fait preuve de patriotisme en apportant leur soutien notamment dans l’opération de distribution sans contrepartie financière. Le cas des entreprises de distribution de lait et de boissons gazeuses.
Quant au choix des fabricants de masques, MHE a précisé que les entreprises retenues ont répondu à certains critères notamment en terme de machines adaptées à la fabrication des masques, à la qualité ou encore aux délais de fabrications.
En effet, dans un contexte marqué par une grande pénurie de masques à l’échelle mondiale, le ministre a quasiment fait du forcing pour assurer que les masques fabriqués soient principalement destinés au marché national.
En effet, la tension que la pandémie a créée autour des masques a fait que ce bout de tissu, jusqu’à aujourd’hui marginalisé, devient un produit que tout le monde s’arrache. Les pressions aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale sur l’achat des masques a poussé la tutelle à prendre des mesures exceptionnelles pour contrôler aussi bien la chaîne de production que de distribution.
Et pour cause, les fabricants de maques ont reçu des commandes à 3,5 DH/unité pour le marché local soit plus que le triple du prix négocié par l’Etat qui est de 1,1 DH dont 50 centimes provenant de la subvention.  Le masque sort de l’usine à 60 centimes plus 20 centimes coût de logistique pour être vendu à 0,80 DH. Aussi, les offres pour l’export ont été plus qu’alléchantes allant jusqu’à 2 euros/unité pour les masques en tissu.
« Il a fallu mettre des fonctionnaires du ministère dans chaque usine afin de contrôler tout le process de fabrication et de distribution. J’ai également fait un écrit à tous les fabricants interdisant la commercialisation des masques en dehors du circuit défini par le ministère », a précisé MHE.
Bien que cette décision n’ait pas plu aux industriels, le ministre affirme qu’il s’agit d’un contexte exceptionnel où la santé des Marocains passe avant toute considération.
Les loupés du démarrage
Le ministre n’a pas manquĂ© de prĂ©ciser que le chemin n’a pas Ă©tĂ© un fleuve tranquille en avouant quelques dĂ©rapages au dĂ©but de l’opĂ©ration aussi bien en ce qui concerne la qualitĂ© des masques que la distribution. D’ailleurs, plusieurs critiques ont jailli après la mise en vente des premiers masques.
En ce qui concerne la qualité, MHE a avoué qu’il y a eu quelques loupés en matière de qualité mais qui ont été rapidement rattrapés. Une société de contrôle a été mandatée par le ministère pour contrôler la qualité des masques au sein des unités de production.
Quant à la distribution, le choix des packs de 100 masques en grande surface ou des packs de 50 masques au niveau des épiciers, ce qui avait favorisé la vente en détail, comportait plusieurs risques notamment de pénurie de masques, de contamination des masques, de contrebande, de spéculation…
Là encore le ministère s’est rattrapé en optant pour la distribution des masques au niveau des pharmacies.
« Après deux semaines de dures négociations, nous sommes parvenus à associer les pharmaciens à la distribution des masques via leur distributeur. L’objectif étant de faire parvenir ces masques à tous les Marocains », a expliqué le ministre.
Aujourd’hui, les masques sont disponibles au niveau de toutes les pharmacies en quantité suffisante. Le Ministère a souligné la vendredi 25 avril que 26,7 millions de masques ont été mis à disposition des 53 grossistes répartiteurs, au niveau des plateformes régionales, pour distribution aux pharmacies sur l’ensemble du territoire national.
Pour le cas des masques en tissu (lavable), 1 million de masques sont produits par jour avec une provision de 2 millions de masques dans les prochains jours.
« Le problème des masques ne se pose plus au niveau national. Toutefois, nous aurons à gérer un autre problème celui de l’excédent des masques. C’est pourquoi nous allons autoriser l’export de quantité de masques », précise le ministre.
L’export sera toutefois conditionné par les besoins du marché local.
3 Commentaires
Il ne parle pas du loupĂ© du 6 avril : l’annonce de l’obligation du port du masque le soir pour le lendemain sans aucune prĂ©paration logistique.
Merci notre bien aimĂ© Roi Mohamed 6, merci au Gouvernement Marocain ,merci Force armĂ©e Royale , merci SĂ»retĂ© nationale ,merci Forces auxiliaires et enfin merci au peuple Marocain qui a Ă©tĂ© Ă la hauteur de l’Ă©vĂ©nement .bravo .
Moulay hfide alzmi est un bon ministre, il rĂ©agit Ă temps et a fait un travail remarquable, c’est pas comme les barbus mangeurs de la sueur des gens. R’mid ministre des droits de l’homme alors qu’il fait travailler des gens sans les dĂ©clarer. Droits de l’homme ???